Près de trois ans après la promesse d’Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle, le “17 Cyber” vient enfin de voir le jour, ce mardi 17 décembre. Lancé par le groupement d’intérêt public Cybermalveillance, la gendarmerie et la police, cet “équivalent numérique de l’appel 17” est destiné à assister toutes les victimes d’infractions numériques, qu’elles soient des particuliers, des entreprises ou des collectivités. Son coût n’a pas été précisé.
Une création attendue, a salué le directeur général de l’Anssi, Vincent Strubel, également président de Cybermalveillance. Avec ce guichet unique, l’administration espère en effet simplifier les démarches des victimes en rassemblant dans un même support l’assistance, la remédiation et l’aiguillage vers la plainte.
Les autorités publiques espèrent pouvoir s’appuyer sur la notoriété du “17”, le célèbre numéro d’appel. Son pendant numérique, appelé à devenir le fer de lance de Cybermalveillance, chargée depuis de 2017 d’être la plateforme d’assistance des particuliers, entreprises, associations et collectivités, doit devenir une “bouée de sauvetage” bien identifiée.
Bienvenue le 17 Cyber !
Manque plus que de lancer le filtre anti arnaque et on sera pas mal.— Eric Bothorel (@bothorel.bsky.social) 3 décembre 2024 à 09:06
Diagnostic
Ce portail doit permettre aux victimes de “comprendre rapidement, en répondant à quelques questions, à quel type de menace ils sont confrontés et ainsi recevoir des conseils personnalisés en fonction de l’atteinte subie” et une assistance à la judiciarisation, précise le communiqué de presse.
Le module de chat peut également être embarqué sur des sites tiers, comme par exemple celui de la Mgéfi, une mutuelle spécialiste de la fonction publique.
Concrètement, la victime est tout d’abord invitée à renseigner un formulaire pour détailler sa situation. Puis, en fonction de sa localisation, 45 policiers basés à Bordeaux et 58 gendarmes répartis entre Rennes et Poitiers peuvent prendre la main dans onze situations sur un total de cinquante menaces inventoriées. Si besoin, les policiers et les gendarmes peuvent également appeler directement la victime.
Prestataires
Lors de la conférence de presse, les autorités publiques ont par exemple présenté le chat fictif d’un directeur général des services d’une collectivité qui découvre, en arrivant à son bureau, que ses fichiers sont inaccessibles. Sa navigation sur le “17 Cyber” lui permet tout d’abord d’avoir un premier retour sur ce qui lui arrive, à savoir une attaque par rançongiciel.
Son échange avec un gendarme aboutit ensuite à plusieurs recommandations, dont le dépôt d’une plainte à la brigade de gendarmerie la plus proche.
Le “17 Cyber” peut également renvoyer les victimes vers une assistance technique, une fonctionnalité qui les redirige vers les prestataires référencés (1200) ou labellisés (200) de Cybermalveillance. Le ministère de l’Intérieur avait compté environ 279 000 infractions liées au numérique en 2023, soit une hausse de 10% par rapport à 2022.