L’Europe tente de réduire le volume des déchets électroniques représentés par les téléphones portables par diverses mesures d’harmonisation des technologies (comme l’obligation d’utiliser un port USB-C pour les petits appareils électroniques d’ici 2024) et diverses initiatives visent à faire prendre conscience de l’importance de prolonger la durée de vie des produits et d’en assurer le recyclage.
Indice de réparabilité, soutien de la filière du reconditionnement, mise en place d’un économie circulaire vertueuse facilitant le recyclage sont autant de points d’appui pour espérer réduire la montagne de déchets représentée par les appareils électroniques.
Ces téléphones portables qui dorment dans nos tiroirs
Et pourtant, cette année encore, plus de 5 milliards de téléphones portables vont finir aux oubliettes, selon une estimation du Forum sur les déchets électriques et électroniques (DEEE) qui s’inquiète de ce réservoir de déchets électroniques dont beaucoup dorment dans les tiroirs et ne sont pas recyclés.
Il y aurait 16 milliards de téléphones portables en circulation dans le monde et, rien qu’en Europe, près d’un tiers du volume ne serait plus utilisé. Le Forum DEEE note que la « montagne » de déchets représentée par nos appareils électriques et électroniques représentera un total de 74 millions de tonnes d’ici 2030.
Credit : iFixit
Et pourtant, ces équipements sont riches en matériaux précieux et rares qui pourraient être réutilisés pour fabriquer d’autres produits et participer ainsi au cycle de récupération des ressources en vue de diminuer l’empreinte carbone de l’industrie.
Selon les estimations, seuls 17% des déchets électroniques sont correctement recyclés actuellement. L’Union Internationale des Télécommunications (ITU) voudrait faire passer cette valeur à 30% dès l’an prochain mais cela va demander un effort des industriels comme des utilisateurs.
De grandes quantités de minérais et métaux précieux
Des filières de recyclages ont été mises en place depuis plusieurs années, chez les opérateurs télécom et dans les déchèteries, mais nombre de téléphones portables finissent encore dans les tiroirs plutôt que d’être remis sur le marché, en reconditionnement ou en occasion, ou bien démontés pour en récupérer ce qui peut l’être.
Si les lignes commencent à bouger, comme le montre l’essor du marché des produits reconditionnés, il y aura encore beaucoup de communication à réaliser et de cadres réglementaires à poser pour mobiliser ces réserves dormantes de produits électroniques avant qu’elles ne nous étouffent ou nous empoisonnent et accélérer le recyclage des déchets électroniques.