Hier à Dresde dans l’est de l’Allemagne, TSMC a donné le coup d’envoi du chantier visant à construire une nouvelle usine de semi-conducteurs.
Cette usine devra être opérationnelle à partir de 2027 et vise une production mensuelle de 40 000 tranches de silicium de 300 m et permettre la création de 2000 emplois directs.
L’Allemagne multiplie les projets
Pour parvenir à lancer ce projet, le taïwanais TSMC a créé une coentreprise baptisée ESMC en lien avec d’autres entreprises européennes, notamment la société hollandaise NXP , ainsi que les allemands Bosch et Infineon. TSMC explique investir 3,5 milliards d’euros dans ce projet, mais la société peut également compter sur un coup de pouce du gouvernement allemand, qui apportera une subvention de 5 milliards d’euros pour soutenir le projet. Au total, les investissements consentis par les différents partenaires pour financer l’installation de cette nouvelle usine s’élèvent à 10 milliards d’euros.
Outre le projet de TSMC, l’Allemagne doit également accueillir un projet d’usine de semi-conducteurs porté cette fois par l’américain Intel. Annoncé en 2022, ce projet de méga usine doit voir Intel investir 30 milliards d’euros, tandis que le gouvernement allemand proposerait 10 milliards d’euros de subvention pour en soutenir le développement.
Mais celui-ci reste pour l’instant au point mort : les travaux n’ont pas encore commencé, un retard lié à des problèmes techniques mais aussi au contexte socio-économique et à l’inflation. La commission européenne n’a pas encore donné son feu vert pour les subventions de ce projet, mais Intel assure vouloir continuer à développer sa capacité de production en Europe.
L’UE vise 20% de la production mondiale
Les investissements en direction de l’industrie des semi conducteurs se multiplient en Europe depuis quelques mois, conséquence de l’adoption en septembre 2023 du règlement sur les semi conducteurs, qui ambitionne de réarmer le continent européen dans ce domaine.
L’un des objectifs de ce texte est de doubler la production de semi conducteurs en Europe pour l’amener à 20% de la production mondiale et revenir dans la course face aux pays asiatiques qui détiennent aujourd’hui la plus grande part de ce marché.
La Commission européenne a donné son feu vert pour la subvention du gouvernement allemand au projet de TSMC, mais rappelle que ce n’est pas le seul projet du genre à avoir obtenu des subventions : deux projets de fonderies basés en Italie et opérés par la société STMicroelectronics ont ainsi pu bénéficier de subventions, ainsi que le projet commun de STMicroelectronics et Globalfoundries pour la construction d’une usine en France annoncé en 2022.