Twitter lâche encore du lest dans la sécurité et la protection de la vie privée, avec la fin de sa version Tor

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Twitter n’a pas renouvelé son certificat sur Tor, entraînant la fin de sa version optimisée sur le réseau décentralisé qui garantissait plus de sécurité et plus de liberté. Cette annonce s’ajoute à d’autres éléments, confirmant que le temps où Twitter voulait améliorer la sécurité et la confidentialité sur sa plateforme est révolu.

Après avoir supprimé son service de communication, Twitter taille dans la sécurité et la protection de la vie privée. Dernier épisode en date : la société n’aurait pas renouvelé son certificat avec Tor annoncé il y a un an. En mars 2022, Twitter expliquait qu’une version de son site avait été créée pour Tor (qui signifie “The Onion Router”), un réseau mondial décentralisé qui permet de contourner la censure, et qui protège la vie privée. Le trafic, entièrement chiffré, transite par différents nœuds de connexion au réseau, autant d’étapes qui permettent de brouiller les pistes et de contourner la censure en place dans les différents pays du globe. Tor apporte aussi une couche de sécurité supplémentaire aux utilisateurs contre les trolls. En mars 2022, la plateforme rejoignait le club restreint des médias et réseaux sociaux qui bénéficiaient d’une version optimisée de leur site sur Tor, dont font partie Facebook ou The New York Times. C’est désormais terminé.

Car si vous vous rendez aujourd’hui sur la version de Twitter sur Tor, vous verrez désormais un avertissement indiquant que son certificat a expiré, et en continuant, vous serez simplement renvoyé vers une page d’erreur. Depuis qu’Elon Musk a pris les rênes de Twitter, les nombreux licenciements et changements ont entraîné la suppression de services entiers. A la recherche d’économie à tout prix, Twitter aurait donc taillé dans le vif son budget relatif à la protection de la sécurité et de la vie privée, ce qui expliquerait que Twitter n’ait pas renouvelé le certificat de son site en oignon Tor.

Twitter ne lutterait plus contre les trolls et la désinformation

Pavel Zoneff, directeur de la communication de Tor, a indiqué dans un communiqué avoir bien contacté Twitter pour renouveler le certificat du site expirant le 6 mars, sans succès. Le message a-t-il été traité ? La question demeure, car  « les personnes qui ont créé (le service de la plateforme sur Tor) – du moins celles avec lesquelles j’ai interagi – sont toutes parties », a expliqué à nos confrères de The Verge l’ingénieur Alec Muffett, qui a participé au lancement du service l’année dernière.

L’arrivée d’Elon Musk en octobre dernier a entraîné des différentes vagues de licenciements et de démissions. L’entreprise est passée de 7500 employés à… 1800 salariés aujourd’hui, le milliardaire ne souhaitant conserver que les fonctions essentielles de la plateforme. Et sans surprise, la sécurité et la confidentialité n’en font pas partie. Désormais, le seul objectif est d’augmenter les revenus du réseau social et de diversifier son modèle économique qui repose surtout sur la publicité. Or, les annonceurs ont déserté la plateforme depuis les décisions controversées de son nouveau PDG.

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Cette fin de Tor pour Twitter vient corroborer une enquête de la BBC publiée mardi 7 mars. Selon nos confrères, l’entreprise ne serait plus en mesure de protéger les utilisateurs contre les trolls. Elle ne lutterait plus non plus contre la désinformation. L’ancienne responsable du content design, notamment en charge des mesures de sécurité, a affirmé que tous les membres de son équipe avaient été licenciés. Un ingénieur travaillant (encore) chez Twitter a expliqué de son côté que plus personne n’était désormais en charge de ces questions de sécurité. Conséquence, les campagnes de harcèlement et de manipulation visant à restreindre la liberté d’expression – autrefois retirées quotidiennement de Twitter – passeraient  « inaperçues ». De l’extérieur, la plateforme est en bon état, explique un employé cité par la BBC. Mais à l’intérieur, tout est en feu.

Source :

The Verge



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