En haut du site Internet de Twitter, le petit oiseau bleu a laissé place à un nouveau logo, mardi 4 avril : un chien jaune au regard troublant. Cette icône, c’est celle du dogecoin, l’une des dix cryptomonnaies à la capitalisation la plus élevée, d’après le média économique américain Forbes.
Ce changement, comme une blague potache quarante-huit heures après le 1er avril et qui est très certainement le fait du nouveau patron du réseau social, Elon Musk – à en croire une image publiée sur Twitter par l’intéressé –, a fait flamber les cours du dogecoin de 30 %.
Mais surtout il est intervenu alors que M. Musk est poursuivi depuis le mois de juin 2022 pour avoir, selon ses accusateurs, contribué à gonfler artificiellement le cours de cette même cryptomonnaie pendant deux ans. Les plaignants, des investisseurs ayant perdu de l’argent en achetant et revendant des dogecoins depuis 2019, réclament aujourd’hui 258 milliards de dollars d’indemnisation (environ 237 millions d’euros). Les avocats d’Elon Musk ont appelé vendredi à l’abandon des poursuites, estimant qu’« il n’y a rien d’illégal à tweeter un message de soutien à une monnaie virtuelle parfaitement légitime, dont la valorisation se maintient aux alentours de 10 milliards de dollars [un peu plus de 9 milliards d’euros] ».
« Crypto du peuple »
A sa création en 2013, le dogecoin était présenté comme une parodie des cryptomonnaies plus ou moins robustes lancées dans l’espoir de répliquer le succès du bitcoin. La monnaie, symbolisée par un chien japonais de race shiba inu, a rapidement bénéficié de l’aura ironique d’un mème, et a profité d’une image de sympathie due à sa cotation modeste.
Mais le dogecoin a vu son cours exploser en 2021, en partie grâce à Elon Musk, qui l’a présentée au début de cette année-là comme la « crypto[monnaie] du peuple », évoquant le projet d’envoyer la devise sur la Lune. Le milliardaire américain a cependant également fait chuter massivement le cours de la cryptomonnaie quelques mois plus tard, en mai 2021, en la présentant comme une arnaque durant la très populaire émission télévisée américaine « Saturday Night Live ».
Cela ne l’a pas empêché par la suite de continuer à faire des références au dogecoin, influençant ainsi son cours. En janvier 2022, le PDG de Tesla annonçait que le constructeur d’automobiles acceptait les versements en dogecoins pour certains produits dérivés. Et depuis son rachat de Twitter, à la fin du mois d’octobre, Elon Musk a joué à plusieurs reprises avec l’idée d’autoriser aussi les paiements en dogecoins sur le réseau social. Si l’homme d’affaires a déclaré à plusieurs reprises qu’il détenait des dogecoins et que Tesla en détenait également, on ignore si c’est encore le cas.