« Uber annonce un rachat d’actions de 7 milliards de dollars en Bourse, un cadeau substantiel à ses actionnaires »

« Uber annonce un rachat d’actions de 7 milliards de dollars en Bourse, un cadeau substantiel à ses actionnaires »


Etait-ce un effet de la Saint-Valentin ? Comme un message d’amour à ses actionnaires, peut-être. Tout à sa satisfaction de voir ses pertes sérieusement réduites en 2023 et dans l’attente, enfin, d’engranger un profit en 2024, la plate-forme de taxi Lyft a indiqué, mardi 13 février, que sa marge allait augmenter de 500 points de base, soit cinq points de pourcentage, cette année. Immédiatement, le cours de Bourse très chancelant a explosé de plus de 60 %. Mais les messages d’amour, même à la Saint-Valentin, ne sont que des promesses éphémères. Une heure plus tard, le directeur financier de l’entreprise reconnaissait, penaud, une faute de frappe. Il y avait un zéro de trop.

Les actionnaires douchés n’avaient pas choisi le bon cheval. S’ils avaient parié sur son concurrent Uber, ils auraient obtenu un cadeau plus substantiel. Une semaine après avoir annoncé le premier bénéfice annuel de son histoire, 1,9 milliard de dollars (1,8 milliard d’euros) de résultat net, la société a annoncé qu’elle allait acheter pour sept milliards de dollars de ses actions en Bourse.

Les rachats de ce type, qui reviennent à donner de l’argent aux actionnaires, sont évidemment courants, mais tout de même rares pour des entreprises en croissance, surtout dans la technologie. En général, elles préfèrent investir leur trésorerie dans la conquête des marchés. C’est pour cela qu’Amazon n’a pas rétribué ses actionnaires pendant des décennies. Pour le champion mondial les VTC, le cadeau est arrivé tout de suite.

A défaut de gâter les livreurs et chauffeurs

Pourquoi un tel empressement, alors que le patron d’Uber, Dara Khosrowshahi, promet dans le même temps de se concentrer sur la croissance de l’entreprise dans ses métiers de transport et de livraison ? N’a-t-il rien de mieux à faire de cet argent si péniblement gagné ? Depuis sa création en 2009, la société a perdu plus de 30 milliards de dollars. Mais c’est justement pour remercier ses actionnaires si patients et généreux qu’il a choisi de les gratifier ainsi, assurant avoir les moyens de sa croissance et de sa profitabilité.

Ce n’est pas la seule raison. Il s’agit, aussi, de compenser la charge qui pèsera sur ses comptes quand le personnel exercera ses options octroyées à l’introduction en Bourse, au détriment des détenteurs d’actions. Il y en a pour dix milliards de dollars. A défaut de gâter les livreurs et chauffeurs qui manifestent en ce moment de Londres à New York, récompenser actionnaires et salariés est devenu une priorité.



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