Le célèbre jeu de tir Call of Duty, édité par Activision Blizzard, sera maintenu sur les consoles PlayStation de Sony durant au moins dix ans.
« Nous avons le plaisir d’annoncer que Microsoft et PlayStation ont signé un accord contraignant pour conserver Call of Duty sur PlayStation à la suite de l’acquisition d’Activision Blizzard », a tweeté dimanche soir Phil spencer, patron de la division jeux vidéo de Microsoft.
Cet accord est le dernier épisode en date d’un feuilleton qui secoue l’industrie vidéoludique depuis le 18 janvier 2022, date à laquelle Microsoft a annoncé l’acquisition d’Activision Blizzard pour un montant record de 69 milliards de dollars (61 milliards d’euros).
Des observateurs ont notamment redouté que Microsoft s’arroge l’exclusivité des licences du premier éditeur de jeux vidéo des Etats-Unis, notamment celle de la série Call of Duty dont les épisodes annuels figurent généralement dans les tableaux des meilleures ventes de jeux vidéo. La franchise a ainsi rapporté plus de 30 milliards de dollars à son éditeur, selon les chiffres d’Activision.
Activision Blizzard est aussi détenteur d’autres licences attractives comme Candy Crush, World of Warcraft ou Diablo. Cette acquisition ferait de Microsoft le troisième acteur mondial du jeu vidéo en termes de chiffre d’affaires derrière le Chinois Tencent et le Japonais Sony, selon les chiffres du cabinet spécialisé Newzoo.
Blocage aux Etats-Unis et au Royaume-Uni
L’opération a été approuvée par le régulateur européen en mai dernier. Toutefois, le projet reste dans le collimateur des autorités de la concurrence aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Ces dernières craignent que cette opération ne permette à Microsoft de verrouiller l’accès aux jeux d’Activision Blizzard.
Le 11 juillet, une juge fédérale de San Francisco a cependant débouté l’autorité américaine de la concurrence, la Federal Trade Commission (FTC), qui lui demandait de suspendre immédiatement le rachat. L’appel de l’agence a ensuite été rejeté le 14 juillet. Les premières audiences du procès de la FTC commenceront le 2 août.
Le géant américain doit toutefois également trouver un terrain d’entente avec l’autorité de la concurrence au Royaume-Uni, la Competition and Markets Authority (CMA). Cette dernière a bloqué la fusion, en avril, et a invoqué les risques d’une trop forte concentration des activités dans le secteur du cloud gaming (le jeu vidéo en streaming).
La CMA a d’abord dit « craindre que l’accord ne modifie l’avenir du marché du cloud gaming, à croissance rapide, entraînant une innovation réduite et moins de choix pour les joueurs britanniques au cours des années à venir », selon un communiqué. Fait rare dans une telle procédure : l’autorité britannique a accepté de réexaminer de nouvelles propositions de Microsoft.
Le Monde
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En décembre, Phil Spencer avait indiqué que Microsoft s’était « engagé à fournir Call of Duty à Nintendo pendant dix ans » si Activision était intégré au géant américain.