Sous la seconde administration du président Donald Trump, la réglementation contre les entreprises technologiques connaît des changements notables.
Par exemple, le ministère de la Justice a décidé de rejeter une plainte contre SpaceX pour discrimination à l’embauche. Par ailleurs, l’administration a suspendu des sanctions contre Meta pour avoir utilisé de manière inappropriée les données financières des utilisateurs de Facebook.
En revanche, les choses se passent bien différemment pour Google. Le ministère de la Justice a réaffirmé sa demande de voir l’entreprise se séparer de son navigateur Web Chrome.
Le ministère de la Justice exige une cession de Chrome
Cette décision fait partie d’une stratégie plus large visant à répondre aux pratiques monopolistiques présumées de Google dans la recherche et la publicité en ligne. L’idée ? Google doit vendre Chrome pour rétablir une saine concurrence sur le marché de la recherche en ligne.
Pourquoi ? Le ministère américaine de la Justice explique que « le comportement anticoncurrentiel de Google a privé les utilisateurs d’une valeur américaine fondamentale : la capacité de choisir sur le marché. Par sa taille et son pouvoir illimité, Google a privé les consommateurs et les entreprises d’une promesse fondamentale qu’ils devaient au public : leur droit de choisir entre des services concurrents. Le comportement illégal de Google a créé un Goliath économique, qui fait des ravages sur le marché pour garantir que, quoi qu’il arrive, Google gagne toujours. »
La pression exercée par ce ministère découle d’une décision antitrust historique rendue l’année dernière. Elle a jugé Google coupable de maintenir un monopole illégal dans la recherche en ligne. De quoi permettre à Google de dominer le marché de la recherche et de manipuler son système d’enchères publicitaires, augmentant les coûts des annonceurs tout en augmentant ses revenus.
Un séisme sur le marché des navigateurs
Si Google est contraint de vendre Chrome, cela pourrait bouleverser le marché des navigateurs. Aujourd’hui, Chrome n’a pas de véritable concurrent. Tous les autres grands navigateurs, tels que Microsoft Edge, s’appuient sur le navigateur open source sous-jacent de Chrome, Chromium,
La seule exception significative est Firefox. Cependant, le navigateur de la Fondation Mozilla dépend de Google pour ses revenus et sa part de marché est très minoritaire. Les récents changements de direction de Mozilla ont également porté atteinte à la réputation de Firefox en matière de confidentialité.
Le ministère de la Justice exige également que Google ne conclue plus d’accords avec Mozilla ou d’autres entreprises, comme celui qui paie Apple pour utiliser son moteur de recherche par défaut. Google soutient de son côté que « les sociétés de navigateurs comme Apple et Mozilla devraient continuer à avoir la liberté de conclure des accords avec le moteur de recherche qu’elles jugent le meilleur pour leurs utilisateurs. »
Google contre-attaque tout en jouant l’ouverture
Peter Schottenfels, porte-parole de Google, a déclaré dans un communiqué : « Les propositions radicales du DOJ vont bien au-delà de la décision de la Cour et porteraient préjudice aux consommateurs, à l’économie et à la sécurité nationale des États-Unis. »
Google a promis de faire appel de la décision antitrust.
En attendant, Google, en collaboration avec la Linux Foundation, Meta, Microsoft et Opera, travaille sur « Supporters of Chromium-Based Browsers », une initiative visant à créer des navigateurs Web basés sur Chromium plus performants. De tels navigateurs, qui ne seraient pas sous le contrôle de Google, pourrait s’avérer être un remplacement de Chrome que le DoJ trouverait acceptable.
L’affaire devrait être entendue en avril. Une décision finale est attendue cet été.
Dans le même temps le ministère de la Justice a assoupli sa position sur les investissements de Google dans l’IA. Contrairement aux demandes précédentes, le ministère n’exige désormais qu’une notification préalable pour les futurs investissements liés à l’IA.