Un eVTOL anglais rate son atterrissage lors d’un exercice

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Un prototype d’aéronef électrique à décollage et atterrissage vertical (eVTOL) de Vertical Aerospace s’est écrasé. Cotée en Bourse, la société veut livrer 1 400 appareils à partir de 2025. Aux JO 2024 des exemplaires d’une autre société doivent survoler Paris.

Le eVTOL est bien décidé à se faire une place parmi les nouveaux moyens de transport alors qu’il est attendu sur plusieurs événements d’ampleur comme les Jeux olympiques de Paris, et au sein de plusieurs flottes aériennes comme Delta Air Lines, American Airlines, United Airlines et Japan Airlines.

Pourtant, l’aéronef électrique a décollage et atterrissage vertical est encore au stade de prototype et les fabricants qui se sont tournés sur son développement réalisent toujours des tests, notamment pour corriger ses défauts de sécurité. Certaines étapes sont plus critiques que d’autres, à l’image de celle que vient de faire subir l’entreprise Vertical Aerospace à l’un de ses prototypes sur un exercice de scénario de panne moteur.

Lors d’essais à l’aérodrome de Cotswold au Royaume-Uni le mercredi 9 août, l’aéronef de Vertical Aerospace n’a pas réussi à se poser en sécurité. Au contraire, il aurait subi un incident, avec un atterrissage dur qui aurait fait subir « d’importants dommages structurels ».

Le fabricant n’a pas livré ces détails, qui proviennent d’une « source de l’aérodrome », rapportait sur Twitter la journaliste indépendante Charlotte Bailey, avec une photo à l’appui. Le eVTOL se trouvait alors à une hauteur de 20 pieds soit 6 mètres, de quoi expliquer les dégâts causés.

Heureusement, personne ne se trouvait à l’intérieur de l’appareil pendant l’exercice, et il n’y a pas eu de blessés. Mais l’annonce a de quoi peser : Americain Airlines fait partie des clients de Vertical Aerospace et la société a reçu en tout 1 400 commandes pour son modèle baptisé VX4 prévu pour 2025.

La société n’a pas sorti de communiqué sur l’incident, mais a fait parvenir un formulaire à la Securities And Exchange Commission, le régulateur américain des marchés financiers. Etant cotée en Bourse à Wall Street, elle se doit de partager des informations à ses actionnaires.

Dans les documents, elle expliquait l’incident comme un événement encadré et qui n’a rien d’anormal, tant ce genre de tests sont réalisés pour « établir les limites des performances de l’avion ».

« L’incident s’est produit au cours d’un essai sans équipage de la manœuvrabilité de l’aéronef pendant un scénario d’essai de panne de moteur, ce qui est une condition essentielle pour passer à l’exploitation avec équipage », ajoutait l’entreprise dans son formulaire aux gendarmes financiers américains.

Sa perte de contrôle illustre bien l’un des principaux problèmes du concept même de eVTOL : en cas de panne, l’appareil ne peut pas planer, au même titre qu’un hélicoptère. De la même manière, il doit faire face au même souci de VRS (Vortex Ring State), une condition aérodynamique qui fait perdre la portance au niveau des hélices d’un rotor. Enfin, le dernier problème est évidemment posé par les batteries en lithium-ion des appareils qui possèdent des moteurs électriques.

Le prototype VX4 de Vertical Aerospace, un eVTOL avec 5 places à bord © Vertical Aerospace

Quel eVTOL en France ?

À l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024, la France souhaite faire de l’événement une vitrine de la modernité des transports avec la mise en place de navettes par eVTOL sur trois différentes routes.

La première reliera l’aéroport de Paris-Charles de Gaule à l’aéroport du Bourget, la seconde d’Austerlitz à Paris Héliport à Issy-les-Moulineaux, et la troisième de Paris Héliport à l’Ecole de Saint-Cyr-l’Ecole à Versailles.

Pour l’aéronef, Paris compte sur l’entreprise allemande Volocopter, que nous avons pu suivre l’année dernière pour ses premiers essais sur le sol français depuis l’aérodrome de Cormeilles-en-Vexin.

La société est basée à Bruchsal, mais a ouvert son capital depuis 2022 au groupe chinois Geely qui en est maintenant le propriétaire, au même titre que Volvo. Volocopter développe un appareil capable de voler 35 kilomètres à 110 km/h maximum, le VoloCity.

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Au salon du Bourget à Paris en juin 2023, Volocopter est à un an de son lancer son VoloCity au-dessus de Paris à l’occasion des Jeux olympiques © Volocopter

Si la France veut en faire sa vitrine, elle en reste pas moins tributaire de l’Europe pour pouvoir valider ou non un aéronef de ce nouveau genre pour une utilisation impliquant la présence de passagers. Le prototype VoloCity planifie pour l’année prochaine son obtention du précieux sésame : la certification de l’AESA.

Il en restera que la concurrence est féroce (8 modèles de eVTOL étaient présents au salon du Bourget) et que le modèle de Volocopter ne peut emporter qu’un passager en plus du pilote, pour une charge utile de 250 à 320 kg au maximum. Le modèle de Vertical Aerospace, lui, possède 5 places.

Source :

Simple Flying





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