Le ministère des armées français a dénoncé, jeudi 28 mars, sur X un faux site Internet reprenant son logo officiel et invitant 200 000 Français à « s’engager en Ukraine » pour une rémunération de 5 000 euros. « Ce site est un faux site gouvernemental, relayé sur les réseaux sociaux par des comptes malveillants, pour une campagne de désinformation », communique le ministère.
Le site en question, inaccessible en fin de matinée, proposait aux volontaires de laisser leurs coordonnées. « Les immigrés sont prioritaires », précisait-il notamment, en proposant de discuter avec « Capitaine Paul, commandant d’unité ».
L’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, Viginum, a contribué à l’enquête, a communiqué le cabinet du ministre, Sébastien Lecornu, à l’Agence France-Presse (AFP). « Les services du ministère sont mobilisés aux côtés de Viginum pour faire la lumière sur cette manœuvre informationnelle ciblant la France », a précisé le cabinet, dénonçant « une usurpation d’un site officiel de l’armée de terre ».
« Tout converge : le narratif, la méthode. Il y a une manœuvre »
Selon une source gouvernementale jointe par l’AFP, le site a été désactivé par les services français. Le message sur X du ministère précise que l’adresse http://sengager.fr est la seule valide pour s’engager dans l’armée de terre. Le ministère des armées ne désignait officiellement jeudi aucune piste quant aux auteurs du faux.
Mais un haut responsable français a expliqué à l’AFP qu’il portait « la marque d’un dispositif russe ou prorusse, dans le cadre de la campagne de désinformation selon laquelle l’armée française se préparerait à envoyer des hommes en Ukraine » se battre contre la Russie. « Tout converge : le narratif, la méthode. Il y a une manœuvre », a-t-il ajouté sous couvert de l’anonymat, évoquant, entre autres exemples récents, des images de convois français se dirigeant prétendument vers la frontière ukrainienne diffusées récemment sur les réseaux sociaux.
Après être longtemps resté sur la défensive face aux assauts informationnels russes, Paris s’est lancé ces dernières semaines dans une dénonciation méthodique des multiples tentatives de déstabilisation ciblant la France, téléguidées, selon les autorités françaises, par Moscou pour saper le soutien de l’opinion publique à la cause ukrainienne.