un juge annule la suspension de Telegram dans le pays

un juge annule la suspension de Telegram dans le pays


Un juge brésilien a annulé samedi la suspension dans le pays de la messagerie en ligne Telegram, décidée la semaine dernière pour ne pas avoir fourni aux autorités des données sur des groupes néonazis actifs sur la plateforme, a indiqué un tribunal fédéral.

Le magistrat a estimé que cette suspension dans tout le pays n’était « pas raisonnable », car elle affecte « la liberté de communication de milliers de personnes qui n’ont aucun lien avec les faits examinés », a indiqué le tribunal régional fédéral-2, basé à Rio de Janeiro, dans un communiqué.

Il a toutefois maintenu l’amende journalière d’un million de réaux (198 000 dollars) imposée à la société par le juge de première instance aussi longtemps qu’elle n’aura pas fourni les informations réclamées.

La police fédérale et le parquet brésilien avaient demandé à Telegram de leur fournir des données personnelles sur tous les membres des organisations « Mouvement antisémite brésilien » et « Front antisémite », que les autorités ont associé à des attaques perpétrées dans des écoles ces derniers mois.

En novembre, un adolescent de seize ans a abattu quatre personnes et en a blessé une dizaine dans deux écoles de l’Etat d’Espirito Santo, dans le sud-est du Brésil.

Une application prisée des soutiens de Bolsonaro

Le jeune homme « serait membre de groupes extrémistes sur Telegram, où du matériel néonazi était partagé avec la diffusion de tutoriels sur le meurtre et la fabrication d’engins explosifs, et de vidéos de morts violentes », a déclaré le tribunal.

La société basée à Dubaï, qui est enregistrée dans les îles Vierges britanniques, a fait valoir dans un communiqué jeudi que les informations demandées étaient « technologiquement impossibles à obtenir » et a annoncé qu’elle ferait appel.

En mars 2022, un juge de la Cour suprême avait déjà menacé de bloquer Telegram au Brésil, pour « non-respect d’ordres judiciaires », notamment la demande de suspension du compte d’Allan dos Santos, blogueur partisan de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro visé par une enquête pour désinformation.

Le Brésil est l’un des marchés-clés où Telegram essaye de gagner des parts face à son concurrent WhatsApp, utilisé par la quasi-totalité de la population. L’application était, et reste, très utilisée, en particulier par les partisans de Jair Bolsonaro : l’ancien président brésilien compte plus d’un million d’abonnés sur la plate-forme, où il est toujours très actif.

Le Monde avec AFP



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