Et si Peugeot avait trouvé l’antidote au plus gros défaut de son SUV ? Le e-3008 dans sa première version ne nous avait pas vraiment convaincus, mais l’ajout d’un deuxième moteur pourrait tout changer ! Voici l’essai du Peugeot e-3008 Dual Motor.
Plus d’un an après le lancement d’une première version très contrastée, Peugeot tente de corriger le tir avec une nouvelle motorisation sur la star de ses SUV, l’e-3008. Ce concurrent direct du Tesla Model Y avait donc peiné à digérer sa transition électrique. Esthétiquement réussi et particulièrement soigné, il nous avait laissé sur notre faim par son comportement routier, à l’opposé des prouesses de son aïeul thermique.
En attendant une version grande autonomie qui prend vraiment son temps pour arriver sur le marché (Peugeot attend toujours les premières livraisons des batteries de 98 kWh que doit lui fournir ACC), c’est une autre version de son SUV que le Lion lance sur les routes. Celle-ci ajoute un second moteur sur les roues arrière et fait monter la puissance à 325 ch. Il faut noter par ailleurs que cette nouvelle motorisation arrive également sur le Peugeot e-5008, ce qui en fait l’un des rares SUV électriques 7 places avec quatre roues motrices.
Nous avons eu l’occasion de prendre le volant de cette nouvelle version du Peugeot e-3008 électrique. Notre essai sur les routes sinueuses de la Forêt-Noire en Allemagne nous a permis de nous rendre compte des évolutions dynamiques du SUV. Il en ressort que Peugeot revient de loin et que l’ajout de ce second moteur corrige un bon nombre des défauts observés sur la première version à traction avant. Explications.
De la puissance pour compenser le poids
Dans cet essai du Peugeot e-3008 électrique, nous ne reviendrons pas sur le design et la qualité de fabrication du SUV au Lion. En effet, cette nouvelle motorisation n’apporte pas de changement stylistique et ne se distingue en rien des versions qui roulent actuellement sur les routes. Il y a bien un badge Dual Motor sur l’arrière de la voiture pour indiquer au monde entier que vous avez su attendre la (meilleure) nouvelle version du e-3008, mais, avec l’ajout de nouvelles jantes, c’est à peu près tout du point de vue du design.

Pour une présentation plus complète du Peugeot e-3008, nous vous invitons à relire notre premier essai réalisé l’été dernier. Ce sera également l’occasion de revenir sur les griefs soulevés à l’époque. Et parce qu’on n’aime pas rester sur une première impression mitigée, nous avons également effectué un second essai du SUV familial de Peugeot, cette fois sur 1 000 km. Là aussi, la lecture de ce périple est on ne peut plus conseillée pour comprendre les évolutions et les progrès réalisés sur cette version Dual Motor.
Plus dynamique, pas sportif
Vous l’aurez compris, le plus gros souci de la version initiale du e-3008, c’est son poids. Plus de 2 tonnes sur la balance et l’impression de porter les kilos de la plateforme STLA Medium comme on porte la misère du monde. Problème : l’ajout d’un élément supplémentaire, un moteur qui plus est, ne s’apparente pas vraiment à une cure de minceur. Au contraire, ce sont 150 kg supplémentaires qui viennent s’ajouter à la carcasse du SUV pour porter son poids à 2 262 kg. Pour quel résultat ?

Sans surprise, le passage de 210 ch à 325 ch a rendu notre lionne bien plus féroce. Cela se ressent dès les premiers tours de roue sur lesquels le SUV de Peugeot montre un changement soudain de caractère. D’ailleurs, le 0 à 100 km/h s’effectue désormais en 6 secondes, ce qui le replace parmi les élèves sérieux de sa classe.
On hausse le rythme pour s’en convaincre et là, surprise, l’e-3008 a bel et bien évolué. Malgré ses 150 kg de plus, l’ajout du second moteur et le passage à quatre roues motrices sont saluaires et les mouvements de caisse sont bien mieux maîtrisés. Petit bémol néanmoins, si en mode sport le Dual Motor tourne à plein régime, en mode confort le second moteur tarde quelque peu à se mettre en route et donne un léger à-coup perceptible à la conduite lorsqu’il s’illustre. Voilà pour les premières impressions en conduite coulée ou relativement dynamique.
Le passage en mode sportif est un peu moins convaincant. Dès lors qu’on met du rythme dans l’enchainement des lacets, on perçoit davantage de sous-virage, on entend les pneus Michelin chanter et on ne peut que constater quelques limites en matière d’agilité. Malgré ses qualités et le travail des ingénieurs de Peugeot, l’e-3008 ne fait pas de miracles sur ce point, n’espérez donc pas retrouver le comportement de sa lointaine cousine thermique avec cette motorisation plus musclée.

Et au niveau de l’autonomie ?
Plus de chevaux, mais pas plus de kWh, c’est la recette de cette version Dual Motor qui embarque donc la même batterie de 73 kWh que la version que nous avions testée il y a quelques mois. Fort logiquement, ce surplus de puissance se paye sur l’autonomie alors que Peugeot annonce une réduction de 30 km de son rayon d’action. En théorie, il faudra donc compter sur 490 km (WLTP), ce qui vaut bien sûr tant qu’on reste éloigné d’une autoroute.
Notre essai ne nous a pas permis d’estimer précisément l’autonomie de cette version Dual Motor, mais elle nous a semblé assez proche des valeurs que nous avions pu observer lors de nos deux précédentes virées en e-3008. Il faut compter en moyenne 16 à 17 kWh/100 km sur parcours mixte, et un peu moins en ville.

Verdict du test :
Peugeot a réussi à corriger le tir. Cette nouvelle version Dual Motor du e-3008 corrige le principal défaut du modèle FWD. C’est même particulièrement étonnant de constater à quel point l’ajout d’un second moteur, et quelques changements de réglages notables évidemment, ont permis de contourner les limites d’une plateforme qu’on pensait verrouillée à double tour. Alors bien sûr, il faudra mettre la main au portefeuille pour profiter de la bonne version du SUV électrique de Peugeot. Celle-ci démarre à 53 990 euros, ce qui, en l’état, la rend assez peu compétitive. Si Peugeot a eu la bonne idée d’ajouter un moteur, il doit encore patienter pour proposer une grande batterie et, malheureusement, l’e-3008 dans cette version redescend sous la barre des 500 km d’autonomie. Toutefois, le gain en agrément de conduite est tel qu’on pardonnera aisément au SUV de Peugeot d’avoir lâché quelques kilomètres d’autonomie en route.
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