C’est le laboratoire de Grégoire Courtine de l’EPFL de Lausanne en Suisse qui est à l’origine d’un implant révolutionnaire qui pourrait permettre à des milliers de malades du syndrome de Parkinson de récupérer un peu d’autonomie.
Cet implant qui vise à stimuler la moelle épinière permet de corriger les troubles de la marche chez les patients. La neuroprothèse avait déjà été testée avec succès pour permettre de redonner la marche à des personnes paralysées aux suites de lésions de la moelle épinière. En modifiant le schéma stimulant de l’implant, il est désormais possible de lisser le signal nerveux envoyé par le cerveau jusqu’aux membres inférieurs et de permettre de contrer les perturbations liées aux dommages neurologiques causés par la maladie de Parkinson.
Une neuroprothèse pour récupérer la marche
Un patient français malade depuis 25 ans et qui avait perdu toute faculté de marcher a récemment été implanté avec la neuroprothèse. Marc, âgé de 62 ans souffre de la maladie de Parkinson depuis ses 36 ans. Initialement traité à la dopamine puis à la stimulation cérébrale profonde depuis 2004 il continuait de souffrir de troubles sévères de la marche : asymétrie, perte d’équilibre, chutes à répétition, enrayage cinétique… Candidat idéal aux tests cliniques, il a été équipé de l’implant de stimulation de la moelle épinière, sous la surveillance d’Erwan Bezard, expert en neuroscience de l’Inserm, CNRS et université de Bordeaux.
La neuroprothèse est constituée d’un champ d’électrodes placées avec précision dans la région de la moelle épinière en charge du contrôle de la marche. Associée à un générateur d’impulsions électriques installé sous la peau de l’abdomen, elle est capable d’adapter en temps réel le signal électrique transmis dans la moelle épinière grâce à un algorithme spécialement développé pour le patient. Des capteurs de mouvement et de position attachés aux genous et chaussures du patient permettent de synchroniser les contractions musculaires et de stimuler ainsi le mouvement de marche : c’est le patient qui amorce la marche, puis l’implant se charge de corriger les signaux dans la moelle pour filtrer le tout et automatiser la marche.
Le patient a réussi à marcher de façon presque normale après 2 mois d’entrainement, ce dernier étant activé 8h par jour pour lui permettre de se mouvoir en autonomie. Il est possible de l’éteindre lors de longues pauses ou pour dormir. Notons qu’il est également possible de monter et descendre des escaliers avec l’implant.
Des essais cliniques à plus large échelle sur 6 patients sont désormais prévus, ils seront financés par la fondation de Michael J. Fox, l’acteur américain (Retour vers le futur, Spin City) qui souffre de la maladie de Parkinson depuis les années 1990.