Reprenant le châssis de l’an dernier, le LG Gram 16 confirme ses acquis – légèreté, confort de travail, grand écran – mais avec un bonus de puissance, un surplus d’endurance. Et surtout un traitement anti-reflets de la dalle qui renforce son intérêt pour les nomades. Des atout qui font de cette machine au format atypique un must de la catégorie des ultraportables.
LG Gram 16, round 2 ! Après avoir testé une première en début d’année, LG nous a envoyé le « refresh » de son ultraportable à écran grand format, le GRAM Z16Z90Q. Un appareil qui passe de la 11e à la 12e génération de processeurs Core et qui profite pleinement de leur architecture hétérogène (des petits cœurs basse consommation et des gros cœurs haute puissance).
Ce PC portable qui nous vient de Corée conserve les fondamentaux de son aïeul : un grand écran 16 pouces d’excellente définition et un poids plume de 1,2 kg. Deux atouts qui permettent à son utilisateur de travail très confortablement en mobilité. Très confortablement voulant dire ici avec suffisamment de puissance pour avoir plein de fenêtres ouvertes, suffisamment de surface d’écran pour se passer du double écran. Le tout sans vous casser le dos.
La première itération commercialisée en France (ils existent depuis belle lurette en Corée et aux USA) nous avait beaucoup plu, mais n’était pas exempte de défauts. Notamment en matière de brillance de l’écran et de performances maximales. Cette nouvelle mouture a-t-elle de quoi bousculer le marché des ultraportables ?
L’écran parfait pour travailler… enfin en version mate !
Le point fort de cette série de PC est son écran confortable. Non seulement en taille, avec ses 16 pouces, mais aussi en définition, puisqu’il affiche 2560 x 1600. Son format 16/10e offre plus de définition verticale que les écrans 16/9e. Et ce sans consommer le supplément d’énergie (dalle et composants électroniques) que les écrans 4K, véritables bourreaux de batteries. La bonne évolution de cette nouvelle génération de machine est l’abandon par LG du traitement de surface brillant de la génération précédente. La dalle est désormais mate, avec une réflectance très inférieure des lumières parasites.
Si sa luminosité pourrait être un peu plus conséquente pour les environnements extérieurs (347 cd/m² mesurés tout de même), le taux de contraste est bon (nous avons mesuré 1303:1). Il ne s’agit ni d’un PC gamer (dalle limitée à du 60 Hz), ni d’une dalle de graphiste (LCD et non OLED). C’est un écran taillé pour travailler et suffisamment bon pour profiter de vidéos et de quelques jeux. On regrette un peu que les couleurs soient techniquement assez fausses (Delta E de 3,52) par défaut. Mais cela ne choquera pas la cible, essentiellement bureautique.
Les dimensions de l’écran de 16 pouces sont à mettre, encore une fois, avec le poids plume de l’engin de seulement 1,2 kg. En le sortant de la boîte, on a presque l’impression qu’il est vide ! Si le rapport confort d’utilisation/poids est excellent, prenez cependant garde aux équipements comme les sacoches de protection et autres compartiments de sac à dos. Souvent taillés pour du 13-14 pouces, il se pourrait que le 16 pouces de LG soit un peu à l’étroit.
Clavier à course un peu plus longue
Avec le format de l’appareil, les interfaces homme machine comme les claviers ou les touchpads sont les éléments les plus subjectifs d’évaluation. Ici, le testeur doit admettre si ce n’est son biais, au moins ses goûts. Écrivant toute la journée de manière assez intense, je préfère les claviers à course très courte. Si le Gram 16 est loin d’avoir la longue course et la résistance d’un clavier mécanique, cela reste plus long et plus dur que nombre d’ultraportables actuels – Asus Zenbok, Huawei Matebook, Dell XPS, etc. Ce genre de touches conviendra plus à des gens qui ont une frappe plus énergique que fluide. À titre (toujours) personnel, je reproche une touche « Entrée » par facilement discernable les premiers temps et des touches de fonctions (F1 & co.) trop petites.
Du côté du touchpad, LG s’est équipé d’un modèle large et plutôt confortable. Mais il est encore loin de Huawei ou Asus (ne parlons même pas d’Apple) en termes de précision, de fonctionnalités et de qualité perçue. S’il n’est pas le plus salissant du genre, il marque tout de même nos traces de doigts. Un traitement oléophobe plus performant n’aurait pas été de trop. Mais dans l’ensemble la partition est bonne.
Core 12e génération : 1 h 45 de gain d’autonomie
Le LG Gram en Core de 11e génération que nous avions testé était déjà endurant avec ses 10 h 47 et 8 h 59 d’autonomie (polyvalente et lecture vidéo). Avec la même batterie et le passage à la 12e génération de processeur Intel– ici un Core i7-1260p – LG a gagné aux alentours de 1 h 45 d’autonomie. Poussant la durée de vie à respectivement 12 h 22 (polyvalente) et 10 h 41 (streaming vidéo). Autant dire que si vous travaillez vraiment sur des fichiers Word, Excel, PDF, etc. vous tenez vraiment le vol Paris > Los Angeles sans jamais lever les yeux de votre écran (enfin si, au moment des repas). Cela, on le doit sans nul doute aux petits E-Core basse consommation qu’intègre la nouvelle génération de puces mobiles d’Intel. Des cœurs qui restent suffisamment performants pour faire tourner la boutique, tout en préservant l’autonomie.
Ce gain d’autonomie est à mettre en parallèle avec les concurrents de ce LG Gram : des ultraportables « classiques » qui intègrent des dalles allant de 12 à 14 pouces. Non seulement ce PC offre plus de confort visuel avec sa large dalle 16 pouces, mais en plus, il est souvent plus léger et plus endurant que nombre de machines 13 pouces ! Attention cependant à un détail : quand il est bien sollicité, l’appareil ventile. C’est le prix à payer pour un châssis en alliage de magnésium, plus léger, mais dissipant moins l’énergie calorifique que le métal.
En matière de performances pures, la machine paraît un poil plus réactive que la génération précédente à l’usage et n’offre aucun ralentissement. Plusieurs outils de mesure de performances (benchmarks) affichent des résultats en hausse, notamment en multicœurs. Mais attention à l’usage ludique : si vous pouvez jouer sans souci à Hades et quelques titres anciens, la machine va se sous-cadencer (throttling) dès que vous allez trop solliciter le CPU et son iGPU intégré. La puce Xe peut faire tourner les jeux en 3D comme Deep Rock Galactic, mais il faut y aller mollo. Oubliez Cyberpunk 2077 en Full HD : dans le niveau de définition le plus bas, notre petit PC portable affiche à peine 16 images par seconde en moyenne ! Votre seul espoir de taquiner les 25 i/s est le 720p.
Ce qu’il reste à améliorer
Aucune machine n’est parfaite et à chaque fin de test, on se retrouve avec une liste de doléances. Notre première requête serait un écran encore meilleur. Une dalle de mêmes dimensions (et toujours mate !) mais avec une qualification HDR Pour les films, une luminosité maximale (paramétrable) et un taux de contraste tous les deux en hausse (nous votons pour 450 cd/m² et 2000:1). Nous apprécierions aussi un adaptateur secteur bloc avec câble USB-C détachable (et donc réparable) ainsi qu’une webcam mieux définie. Ah, et merci de nous débarrasser de la suite de sécurité McAfee. Ça occupe du temps processeur, de l’espace disque et ça lance le ventilateur pour rien. Poubelle.
Quant à ce qui n’est pas dans les mains de LG, citons surtout le processeur. Oui, la 12e génération d’Intel fait du très bon boulot, mais surtout dans cette catégorie de produit, on voudrait d’une machine qui ne ventile pas. Outre l’arrivée dans les mois qui arrivent de la déclinaison mobile de la 13e génération de Core (Raptor lake, sans doute début 2023), une puce pourrait rendre cette machine « parfaite » : la 14e génération. Sous le nom de code « Meteor Lake » se cache une puce en plusieurs chiplets qui va offrir non seulement une partie CPU gravée en équivalent 4 nm (Intel 4) mais aussi un tout nouveau GPU plus puissant et gravé en 5 nm. Et, il n’y a pas de mystère : si les Mac chauffent si peu, c’est notamment parce que leur puce est gravée en 5 nm. Les 10 nm (amélioré) d’Intel et autre 7 nm d’AMD ont encore du retard.