Moins d’un an après l’arrivée d’un excellent MacBook Air M2 et quelques mois à peine après la commercialisation des tonitruants MacBook Pro, c’est au tour du plus fin et du plus léger des ultraportable d’Apple de recevoir la puce vedette gravée en 3 nm.
MacBook M2 (2023) vs MacBook Air M3 (2024) : ce qui change
Mis à part cette évolution incontournable, le MacBook Air ne change pas grand-chose à la recette qui a participé au succès de la version 15 pouces de l’an dernier. Pas grand chose certes, mais peut-être l’essentiel puisque c’est le cœur de la machine et son SoC est modifié. Un seul composant change et tout est modifié ? Le résultat n’est peut-être pas aussi évident qu’il y paraît et c’est pour en avoir le cœur net que nous avons testé la machine de fond en comble, en faisant même notre compagnon de travail pendant une dizaine de jours.
En préambule de la lecture de cet article, nous ne saurons que trop vous conseiller de relire le test du MacBook Air M2 (2023). En effet, l’essentiel ayant déjà été sur la version 2023 du MacBook 15 pouces, nous nous attarderons surtout dans les paragraphes suivants à pointer les différences, notamment du point de vue des performances.
Sur cette version 15 pouces du MacBook Air 2024, seule la version la plus musclée de la puce M3 est embarquée, celle disposant de 8 coeurs CPU et 10 coeurs de GPU. Attention, par ailleurs, car ceci n’est pas vrai pour toutes les itérations du nouveau MacBook Air M3. En effet, sur la version de 13 pouces, l’entrée de gamme à 1 299 euros est un peu moins bien loti puisqu’il doit se contenter de la version intermédiaire du M3, celle disposant de 8 cœurs de CPU et 8 cœurs de GPU. Il est également en retrait sur le chargeur avec le « petit » module de 30 W, contre 35 W pour toutes les autres versions de l’ultraportable. Vous voici prévenus.
Design et finitions : une bien belle machine
La principale nouveauté de cette nouvelle génération de MacBook Air n’est donc pas visible, elle a lieu dans le châssis et concerne le SoC. En conséquence, le nouveau MacBook Air ressemble beaucoup au précédent (dont la nouvelle forme date elle de 2022) et c’est tout sauf un problème tant la machine d’Apple est soignée du point de vue du design et des finitions. Avec 1,51 kg sur la balance, ce modèle de 15 pouces garde un poids relativement contenu. Pour votre serviteur qui a pour habitude de sévir sur une version 13 pouces du MacBook Air, la transition s’est faite sentir mais n’a pas posé de soucis outre-mesure. Plus que les 300 grammes supplémentaires par rapport au 13 pouces, c’est l’encombrement qui pourrait être un frein, surtout lorsqu’on a l’habitude de travailler en mobilité ou dans des espaces réduits, comme le train. Pour autant, même dans ces conditions, le gain en confort apporté par le grand écran pourrait inciter des partisans du 13 pouces à voir plus grand.
Quitte à nous répéter d’année en année, il convient de souligner que la finition en aluminium 100% recyclé est toujours du meilleur effet et ajoute une impression de robustesse immédiate lorsqu’on tient le MacBook dans les mains. L’autre avantage de cette version 15 pouces, le plus évident sans doute, c’est le fait de bénéficier d’un plus grand écran. Et si celui-ci ne change pas d’un iota par rapport au MacBook Air M2 que nous avons testé l’an dernier, il n’en demeure pas moins toujours aussi plaisant.
Écran : le bon élève qui pourrait faire tellement mieux
L’écran est l’un des points les plus sensibles de ce MacBook Air (M3), mais aussi une source de frustration possible. Explications. Si l’on s’en tient à la qualité de l’écran et à ce que notre 01lab a pu mesurer lors de ses tests, l’ultraportable de 15 pouces d’Apple s’en sort avec des applaudissements nourris. Sa dalle Liquid Retina brillante de 15,3 pouces ( 2 880 x 1 864) est non seulement du plus bel effet, elle est également parfaitement calibrée. Idem pour la luminosité et la température des couleurs qui sont respectivement de 509 cd/m2 et 6 700 K environ. Pour le dire autrement, l’écran de ce MacBook Air, comme souvent chez Apple, est d’excellente facture. Dès lors, d’où peut provenir cette frustration ? Probablement de l’effet de gamme tant recherché par Apple et qui fait que son ordinateur portable le plus accessible est privé de ce que la marque a de mieux dans les tiroirs en matière d’affichage. En effet, Apple continue de réserver sa dalle miniLED au seul MacBook Pro. Entre légèreté et puissance, il faudra donc toujours faire un compromis si l’on souhaite disposer de ce qu’Apple fait de mieux sur les écrans.
Le seul bémol concret selon nous concerne l’encoche sur l’écran, celle-là même qui abrite la caméra du MacBook Pro. Celle-ci est particulièrement volumineuse et rompt quelque peu l’impression d’homogénéité de l’écran. Le reproche n’est pas nouveau, il revient chaque année, mais il prend d’autant plus d’ampleur qu’Apple dispose de la solution idoine dans ces cartons avec la très pratique Dynamic Island qui fait le bonheur des possesseurs d’iPhone.
Quelle version du MacBook M3 faut-il acheter ? Bien évaluer ses besoins
La logique est implacable : si la formule du MacBook n’évolue pas, il est logique que ses défauts se répètent chaque année. Il en va ainsi de la connectique et de la modularité de l’ultraportable d’Apple. En effet, le MacBook Air ne peut évoluer avec le temps, il est impossible d’y ajouter de la mémoire à postériori ce qui oblige à anticiper ses besoins lors de l’achat. Et pour le dire tout de go, sur une machine avec de telles prétentions et au tarif aussi élevé, les 8 Go de RAM par défaut ne font pas bonne figure. Comme pour l’iMac 24 pouces (2023) en M3 que nous avons testé l’an dernier, nous ne saurons que vous conseiller d’opter pour un supplément de RAM à la commande. Chez Apple les prix de la mémoire supplémentaires appellent toujours à autant de commentaire, mais il n’en demeure pas moins que ce choix, aussi douloureux soit-il pour votre porte monnaie, pourrait porter ses fruits sur la durée.
L’autre bémol redondant sur les MacBook concerne la connectique, toujours aussi limitée et cantonnée au côté gauche du laptop. Outre le port MagSafe, il faudra se contenter de deux ports USB-C (Thunderbolt) et… c’est tout. Fort heureusement en plus de proposer de bons débits, ils permettent également de charger son ordinateur et donc de se contenter d’un seul câble de recharge lorsqu’on est en déplacement.
Enfin, le dernier aspect regrettable côté connectique concerne l’absence de Wi-Fi 7. Certes, ce nouveau MacBook Air passe au Wi-Fi 6E, mais ce n’est pas assez lorsqu’on prétend être l’ultraportable de référence. Néanmoins, en plus des bandes 2,4 GHz et 5 GHz gérées jusqu’ici, la nouvelle mouture du MacBook permet désormais de profiter de certaines fréquences de la bande de 6 GHz, avec donc un Wi-Fi plus stable, une latence réduite et même une couche de sécurité supplémentaire grâce au protocole WPA3. La liste des produits compatibles Wi-Fi 7 étant encore très réduite, nous n’en tiendrons pas trop rigueur de ce manquement dans notre jugement. Mais ce qui vaut un « ça ira pour cette fois » en ce début de 2024, pourrait devenir un argument défavorable si Apple ne met pas rapidement ses MacBook à la page rapidement.
Performances : comme un goût de MacBook Pro
Dans cette partie du test, nous ne reviendrons pas en détail sur les caractéristiques de la puce Apple Silicon M3, ni sur ces performances globales. Celles-ci ont été analysées en profondeur dans notre test du MacBook Pro M3 (2023) que nous vous invitons donc à relire. En revanche, ce qui nous intéresse dans le cas présent, c’est ce que la puce M3 apporte concrètement en MacBook Air et à quel point elle lui permet de se distinguer de ses précédentes versions, M1, M2 et même Intel.
Ainsi s’il ne fallait retenir que les aspects principaux en termes de performances, nous commencerions par la partie CPU sur laquelle le MacBook Air M3 s’illustre parfaitement, notamment sur un seul coeur où avec 2328 pts il n’est égalé que par le MacBook Pro M3 si l’on regarde les scores obtenues par des machines comparables au cours des derniers mois. Idem sur le test en multi-coeurs où il obtient la note de 10 803 pts. Idem sur CineBench 23 où le MacBook Air M3 de cette année affiche des résultats en hausse entre 10 et 20 % en moyenne.
Mais l’intérêt de la puce M3 et de sa gravure en 3 nm est surtout valable pour le GPU. En effet, en jouant sur l’optimisation de la technologie Dynamic Caching (ou gestion dynamique du cache), qui lui permet d’allouer la quantité de mémoire unifiée voulue en fonction du type de tâche, Apple est parvenu à gonfler les capacités de sa puce sur cet aspect au point même de gérer le raytracing. Sur nos tests sur GeekBench 5 (avec l’API Metal), le gain en performance est conséquent, même par rapport à notre modèle sous M2 (de l’ordre de 15 %).
Pour autant, le MacBook Air M3 n’est pas ce qu’on pourrait nommer une machine pour le jeu, mais il permet tout de même de jouer un peu. Sur notre jeu de référence, Baldur’s Gate 3, l’ultraportable ne tient pas la route lorsqu’on pousse les détails à fond, mais il permet de jouer aisément avec des graphismes au niveau médian. C’est un petit exploit si on compare ce MacBook M3 à des précédentes générations (et plus particulièrement celles tournant sous Intel), mais même si les progrès sautent aux yeux, nous ne sommes pas au niveau de certaines machines sous Windows qui ont fait du jeu l’une de leurs spécialités.
Enfin, côté performances, on ne peut que saluer le travail d’Apple sur le refroidissement de sa machine et celui de la puce M3 en particulier. En effet, selon le 01lab, la température moyenne mesurée sur ce MacBook Air (2024) est de 22,7 °C. Lorsque la machine a été soumise à pression lors de nos tests, cette température a grimpé à 42,6 °C, ce qui est tout à fait normal. Là ou le MacBook fait la différence, c’est sur la différence entre ces deux chiffres, c’est-à-dire l’amplitude. Celle-ci, mesurée à 19,9°C est 11% moins chaude que la moyenne des ultraportables testés par 01net au cours des 24 derniers mois.
En revanche, l’une des nouveautés de ce MacBook Air 15 pouces en M3 ne nous a pas tout à fait convaincus. Il s’agit de la capacité de l’ultraportable à gérer deux écrans externes. Lors de l’annonce de la nouvelle version de l’ordinateur, cette option nous avait mis l’eau à la bouche. C’était quelques minutes avant de lire, sur le site du constructeur, la mention « avec capot de l’ordinateur fermé ». Autrement dit, ce cas d’usage concerne un nombre extrêmement réduit d’utilisateurs de MacBook, ceux pour qui la mobilité n’est pas la priorité et qui disposent par ailleurs d’un clavier et d’une souris qui permettent d’oublier les excellents trackpad et clavier du MacBook Air. Dommage.
Le MacBook Air M3 (2024) à l’usage
L’arrivée, au printemps 2023, d’une version 15 pouces du MacBook a chamboulé la donne. Si le laptop d’Apple s’est imposé comme une référence de sa catégorie, une question demeure un an après : le MacBook Air 15 pouces peut-il encore être considéré comme un ultraportable ?
Pour répondre à cette question, rien ne vaut un retour d’expérience en conditions réelles. Nous avons donc fait l’expérience de troquer notre MacBook Air M2 (2022) de 13 pouces pour cette version plus grande et plus lourde, mais aussi nettement plus confortable. Au terme de 10 jours de test, plusieurs évidences s’imposent à nous : Malgré ses 300 grammes de plus, le MacBook Air reste pertinent en mobilitéLe confort de frappe et d’utilisation du trackpad est presque aussi jubilatoire que la présence d’un « grand écran ».Les gains de performance du M3 par rapport au M2 dans les tâches quotidiennes ne sautent pas aux yeux.La fonctionnalité de gestion du double écran qui nous avait fait saliver lors de l’annonce n’est pas vraiment essentielle.
En définitive, la transition entre notre MacBook Air de 13 pouces et cette version de test de 15 pouces s’est faite de manière assez naturelle. Est-ce à dire qu’il est possible d’opter pour l’un ou pour l’autre sans se poser la question de l’encombrement ? Pas nécessairement, car dans certaines situations, sur le siège étriqué d’un avion dans notre cas, nous avons regretté la compacité de notre compagnon de 13 pouces. Néanmoins, dans la plupart des situations, le MacBook Air M3 de 15 pouces nous semble aussi pertinent que son petit frère inférieur de deux pouces.
Encore plus d’autonomie
L’arrivée de la puce M3 a également des conséquences heureuses en matière d’autonomie. Avec 14h14 sur notre test d’autonomie polyvalente, ce nouveau MacBook de 15 pouces n’est devancé que par une seule machine : le MacBook Pro M3 14 pouces, soit la machine commerciale la plus puissante qu’Apple ait conçue à ce jour.
Dans un usage quotidien, cette autonomie se traduit par une résistance sans faille y compris lorsque l’ordinateur portable est sollicité. Dans notre cas, nous avons pu travailler pendant près de deux jours sans avoir à passer par la case recharge. C’est un point d’autant plus sensible qu’aucun concurrent sérieux ne parvient à concurrencer Apple en matière d’autonomie depuis que la marque à la pomme a opté pour les puces Apple Silicon, autrement dit, depuis le M1.
Enfin s’il est un point sur lequel Apple ne semble pas vouloir faire d’effort du tout, c’est bien celui de la recharge. Le MacBook Air M3, comme ses prédécesseurs n’est pas une machine rapide à se charger, il lui faut pas moins de 2h30, ce qui est deux fois plus lent que les meilleurs élèves de la catégorie. Et pour cause, le chargeur 35W n’est pas un cadeau lorsqu’il s’agit de se plier à cet exercice. Heureusement pour lui, l’ultraportable d’Apple compense par une autonomie gargantuesque.
Audio : la bonne surprise (bis)
Lors de notre test du MacBook Pro M3 à l’automne dernier nous avons eu la surprise de constater que malgré son gabarit réduit, l’ultraportable ne déméritait pas en matière d’audio et qu’il permettait de profiter d’un film ou d’une vidéo sans craindre pour son audition. Force est de constater que la prouesse est renouvelée sur ce MacBook Air de 15 pouces. Apple a eu la bonne idée de placer ses six haut-parleurs sous le clavier ce qui évite que le son soit projeté vers l’arrière ou l’un des côtés de l’ordinateur.
Certes, il n’est pas prêt de remplacer un home cinéma, mais ramené à l’échelle de sa taille, celle d’un ultraportable, sa partie audio mérite d’être saluée. Elle permettra en tout cas de profiter d’un film ou d’une série lors d’un déplacement ou dans le confort de son lit.
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