La collection de « Marianne » de Jean-Louis Debré au Conseil constitutionnel en 2009. Photo: ShrimpMan / Wikimedia Commons / CC by-sa
Le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques publie ce 8 février un plan d’action «logiciels libres et communs numériques», «piloté par un nouveau « pôle d’expertise logiciels libres », constitué au sein du département Etalab de la DINUM». Il affiche comme objectifs «de mieux connaître et utiliser les logiciels libres et les communs numériques dans l’administration, de développer et d’accompagner la libération et l’ouverture de ses codes sources et de s’appuyer sur les logiciels libres et open source pour renforcer l’attractivité de l’État-employeur auprès des talents du numérique, notamment en valorisant les contributions publiques aux projets et communautés concernés.»
Plus de dix ans après la circulaire Ayrault « Usage du logiciel libre dans l’administration », et malgré le lobbying acharné des géants de la tech, avancerait-on enfin?
« Mieux connaître, utiliser et concevoir les logiciels libres »
Dans ce cadre, il s’agit pour mieux connaître, utiliser et concevoir les logiciels libres et les communs numériques: «(via la mission LABEL de la DINUM)
Référencer des solutions libres et open source (dans le catalogue GouvTech).
Référencer les logiciels libres et les communs numériques significativement utilisés dans l’administration et y développer l’échange d’expertise interne (dans le socle interministériel de logiciels libres – SILL), en incluant ces actions:
> Mettre en avant des bibliothèques libres et open source significativement utilisées;
> Réutiliser des codes sources développés par d’autres administrations;
> Favoriser et accompagner la contribution de l’administration aux logiciels libres et aux communs numériques qu’elle utilise;
> Mener une veille sur les communs numériques logiciels pour détecter des opportunités d’y recourir et d’y contribuer, notamment pour des enjeux de souveraineté.
Pour suivre la mise en œuvre de ce plan d’action, voir le site communs.numeriques.gouv.fr/.
Le Libre accroît la durabilité
On lira avec profit cet article du site Acteurs publics, «Pour l’État, le logiciel libre rime avec sobriété numérique», qui signale une note (PDF] (de Pierre-Yves Gibello, CEO d’OW2) «produite pour le “Conseil des logiciels libres” mis en place par la direction interministérielle du numérique (Dinum)», pour laquelle «il ne fait aucun doute que l’utilisation des logiciels libres augmente la durabilité des ordinateurs, smartphones et autres objets connectés».
Ce Conseil des logiciels libres, précise le journaliste Emile Marzolf, «est composé de représentants des différents entités publiques: Agence de sécurité des systèmes d’information (Anssi), Dinum, Agence du patrimoine immatériel de l’État (Apie), les directions du numérique ministérielles et leurs administrateurs des données et des codes sources, Cnil, DGFIP, mais aussi l’Agence de mutualisation des université et établissements (Amue) et l’Association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales (Adullact). Sont également associées les différentes organisations impliquées dans le logiciel libre, comme les associations Code for France, Software Heritage, April (Association de promotion et de défense du logiciel libre), ou bien encore le Conseil national du logiciel libre, ainsi que Mozilla.»
En résumé, cette note de synthèse indique:
«La durabilité du matériel dépasse généralement celle du logiciel, dont la dynamique de renouvellement rend vite obsolètes les précédentes versions: certains matériels peuvent même devenir inutilisables, faute de logiciel permettant leur exploitation. Cette dynamique est parfois aggravée par des pratiques délibérées d’obsolescence programmée, mais existe même en leur absence.
Les matériels que l’on peut faire fonctionner avec du logiciel libre permettent de combler cette lacune, des développeurs tiers pouvant fournir des logiciels alternatifs permettant d’exploiter le matériel jusqu’au bout de son existence physique.
Ces logiciels libres font généralement l’objet de support professionnel ou d’offres commerciales packagées avec du matériel, et constituent donc une filière économique, que vient renforcer l’économie sociale et solidaire (ESS), très active dans le réemploi de matériel.
Le logiciel libre est donc un facteur d’accroissement de durabilité du matériel, mais également de durabilité au sens écologique (impact réduit) et économique (filières en croissance intensives en emploi local, par synergie entreprises / ESS / collectivités).»
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