Le 14 décembre dernier, une fuite du liquide de refroidissement du vaisseau spatial Soyouz MS-22 a été détectée. Elle a pour origine un trou de 0,8 mm de diamètre qui pourrait avoir été causé par l’impact d’une micrométéorite ou d’un débris spatial. La piste d’une défaillance matérielle n’est en outre pas écartée.
Le Soyouz MS-22 est amarré à la Station spatiale internationale (ISS) et doit théoriquement être la solution de retour sur Terre en mars prochain de trois des sept occupants actuels de l’ISS. L’intégrité du vaisseau pour ce transport de deux cosmonautes russes et d’un astronaute américain paraît compromise.
Des évaluations suivent toutefois leur cours. Des analyses thermiques permettront de déterminer si l’intérieur de la cabine pourra être compatible ou non avec l’accueil d’un équipage. L’Agence spatiale russe Roscosmos devrait désormais prendre une décision finale en janvier prochain.
Soyouz ou Crew Dragon ?
Le cas échéant, l’envoi d’un vaisseau de sauvetage est par exemple envisagé. Il s’agirait d’avancer le lancement du prochain Soyouz à février, soit deux à trois semaines plus tôt que prévu. Sauf que le Soyouz MS-23 arriverait vers l’ISS sans équipage à bord.
Le Soyouz MS-22 endommagé effectuerait une rentrée atmosphérique et un retour non habité sur Terre, sachant qu’un essai de ses propulseurs a permis d’obtenir des résultats nominaux.
Reuters rapporte cependant que l’Agence spatiale américaine envisage aussi un plan de secours qui impliquerait SpaceX, dans l’éventualité où un lancement de Soyouz ne serait pas possible. En rappelant qu’une capsule Crew Dragon de SpaceX (Crew-5) est amarrée à l’ISS et peut accueillir quatre personnes.
Le flou demeure pour le moment
» Nous avons posé quelques questions à SpaceX sur leur capacité à ramener des membres d’équipage supplémentaires sur Dragon si nécessaire, mais ce n’est pas notre objectif principal pour le moment « , a seulement réagi une porte-parole de la Nasa.
Il n’est pas clair si le questionnement de la Nasa porte sur la possibilité d’augmenter la capacité de l’équipage de Dragon Crew-5 ou avec le lancement d’un vaisseau vide pour le sauvetage de l’équipage. Il pourra se poser des problèmes de combinaisons spatiales et de sièges à gérer.
Une situation qui n’est pas loin de devenir un petit casse-tête, d’autant que l’Agence spatiale russe ne voudra certainement pas prendre le risque de perdre la face… même si la Station spatiale internationale est censée être bien au-dessus de considérations de ce genre.