Mark Zuckerberg a trouvé un moyen de relever la popularité de son Meta Connect en 2023, où il a dû jouer les équilibristes pour faire la promotion du « multivers », sans toutefois l’évoquer.
L’événement des 27 et 28 octobre 2023 chez Meta, baptisé « Meta Connect », a rassemblé les curieux autour de l’annonce de la commercialisation du nouvel opus du casque de Facebook : le Quest 3. Il sera lancé le 10 octobre et ses précommandes viennent d’ouvrir. En parallèle, Meta a renouvelé sa collaboration pour des lunettes AR avec Ray-Ban, après un gros échec pour la première édition.
Le discours d’ouverture de l’événement, réalisé par Mark Zuckerberg, fut aussi l’occasion pour la société d’annoncer des nouveautés avec MetaAI pour ses applications, comme un nouveau traitement automatique des photos sur Instagram ou de nouveaux chatbots sur Messenger et WhatsApp.
Mais contrairement aux années précédentes ou à des événements chez la concurrence (comme Apple), le Meta Connect est passé bien inaperçu cette année, et les différentes prises de parole ont montré tout le dilemme stratégique de Meta pour aborder le sujet du métavers – ou tout du moins le mentionner comme tel – à l’heure où le public se montre désintéressé, et qu’en même temps Apple se dresse comme un sérieux concurrent.
Pour se sauver, c’est sous un autre format que Mark Zuckerberg et Meta se sont illustrés. Dans une démonstration grandeur nature, sur le podcast de Lex Fridman, le monde immersif de Meta a remplacé ses anciens avatars façon Nintendo Wii en de véritables représentations réelles de leur visage et de leur corps.
Le fondateur de Facebook a ainsi pu proposer un contenu viral pour faire la promotion de ses dernières avancées technologiques toujours à destination du métavers. Un podcast, avec celui qui est peu à peu devenu la référence en la matière aux États-Unis pour discuter avec les leaders des plus grandes sociétés, des chercheurs, des écrivains ou encore des ingénieurs.
« L’une des expériences les plus incroyables de ma vie »
Lex Fridman et Mark Zuckerberg ont ainsi publié le 28 septembre dernier leur troisième épisode de podcast ensemble, mais cette fois-ci à distance et avec l’aide l’aide d’un casque Quest Pro, d’un système d’audio spatial et surtout d’un nouveau codec « photoréaliste ».
Pendant les premières minutes, l’occasion de voir l’hôte du podcast découvrir en direct l’immersion possible et l’originalité d’un tel dispositif, où le monde virtuel se confond effectivement avec la réalité.
« Je pense que c’est le futur de comment les êtres humains se connecteront entre eux, d’une manière profondément significative », déclarait alors Led Fridman avant de commencer sa conversation. Pour pouvoir atteindre leurs véritables expressions faciales, lui et Mark Zuckerberg ont dû au préalable passer une série de scans en mimant leurs expressions du visage. Un élément essentiel pour le patron de Meta, alors que l’être humain perçoit davantage les mots avec les expressions qui en découlent de l’interlocuteur, expliquait-il.
« Désolé d’être entré dans votre sphère personnelle », s’excusait Lex Fridman en début d’épisode, après avoir joué avec le dispositif pour se rapprocher de Mark Zuckerberg à quelques centimètres. Un pardon ironique pour deux convives se trouvant en réalité à plus de 2000 kilomètres de distance, entre Austin (Texas) et San Francisco (Californie). « Je suis déjà en train d’oublier que vous n’êtes pas réel », ajoutait Lex Fridman en milieu d’épisode.
« Mais je ne suis pas réel, c’est juste un avatar. D’ailleurs en me connectant ce matin j’ai remarqué que mes cheveux étaient plus courts qu’en réalité. Si j’avais oublié de me raser, mon avatar ne l’aurait pas montré. Donc au final, je peux toujours avoir cet avatar qui semble plus frais que ce que je suis en réalité », rétorquait Mark Zuckerberg.
En moins de 24 heures, l’épisode a déjà connu un franc succès avec déjà plus de 8 millions de vues cumulées. La vidéo additionnelle est disponible sur sur X (ex-Twitter) dans son intégralité, comme sur YouTube et sur Spotify.