Avec son look travaillé, ses petites roues de 16 pouces et sa transmission automatique, le nouveau vélo électrique pliant O2feel JIM joue la carte de la compacité et de la praticité. Bien équipé et pensé pour les trajets urbains multimodaux, ce VAE conçu en France se distingue aussi par sa batterie USB-C astucieuse et son freinage puissant. Nous l’avons testé en conditions réelles.
Après trois ans de développement et une première apparition sur le salon Eurobike en 2024, le JIM débarque enfin sur le marché (3 000 euros). Pour son premier VAE pliant, la marque nordiste O2feel a choisi d’aller à contre-courant de la concurrence en le dotant de compactes roues de 16 pouces, quand les modèles actuels ont tendance à adopter des modèles de 20 pouces ; à l’image du Brompton Electric G Line ou du Decathlon Btwin E Fold 900. Il suit ainsi la philosophie du Brompton électrique original resté quant à lui fidèle à ses petites roues. Autre avantage, il est doté d’une transmission automatique qui s’est avérée très pratique en ville notre de notre test.
Belle finition et équipement complet
Première impression en découvrant le JIM (acronyme de « Journey Is Mine »), il a de l’allure. Si la ligne est sensiblement alourdie par l’emplacement de la batterie, elle reste cependant épurée avec son tube supérieur qui se prolonge vers les haubans jusqu’au moyeu arrière. Sa peinture « vert flash » dans notre exemplaire de test est de belle facture. Il est aussi disponible en « jaune golden hour » et « bleu crépuscule ».

L’équipement est relativement complet avec garde-boue, pédales pliantes, éclairage avant Lightskin UE2 de 150 lumens et feu arrière avec détection de freinage. Il n’a pas de porte-bagages arrière, mais un système de fixation sur le tube de direction pour en disposer un à l’avant.
À l’arrière, ce sont quatre roulettes qui ont été intégrées, pour permettre le déplacement du vélo en mode trolley lorsqu’il est plié. Il suffit alors de ne pas baisser le tube de selle et de se servir de cette dernière comme poignée pour le faire avancer à côté de soi. Ultra pratique dans le cadre d’un usage multimodal pour par exemple aller prendre son train sur le quai d’une gare.

Des freins puissants et une maniabilité imbattable
Les composants choisis pour le JIM sont également à l’avenant. Les roues de 16 pouces sont équipées d’excellents pneus Schwalbe Road Cruiser de 1,75 pouce de section. De quoi bien adhérer au bitume et filtrer la route pour obtenir un tant soit peu de confort. Mais c’est surtout du côté de freins qu’O2feel n’a pas lésiné en le dotant d’un système à disques hydraulique Shimano MT410 de 160 mm. Le mordant et la puissance sont là et bien là, autant dire que ça freine fort et que ça réponde au doigt et à l’œil. Une qualité qui colle bien à la vivacité du vélo.

En choisissant ces petites roues, le constructeur de Wambrechies (Nord) va donc à l’encontre de la tendance du moment à équiper les VAE pliants de modèles de 20 pouces. La prise en main est certes désarçonnante les premières minutes, la direction étant de facto extrêmement vive. Mais une fois ses repères pris, on apprécie finalement de piloter un vélo très maniable. Il répond instantanément et son faible rayon de braquage permet de se faufiler comme personne dans la circulation automobile urbaine. Surtout que la qualité du freinage apporte un réel sentiment de sécurité pour pouvoir s’arrêter quand il faut. On retrouve les sensations du Brompton électrique original (équipé de la même taille de roues), moins la batterie à l’avant qui a tendance à alourdir la direction.
Transmission automatique et moteur modeste, mais suffisant
L’entraînement à chaîne et l’absence de dérailleur ne doivent pas faire penser pour autant que le JIM est un single speed. Plutôt que d’utiliser ce composant très exposé quand il s’agit d’un modèle pliant, le constructeur a privilégié l’utilisation d’une transmission automatique à deux vitesses. Celle-ci est intégrée directement avec le moteur Bafang H700 au sein du moyeu arrière. Pas de sélecteur donc sur le cintre, ni de poignée tournante pour passer les vitesses. Ici, elles sont sélectionnées automatiquement en fonction de l’allure. Lorsqu’on commence à pédaler, la première est enclenchée par défaut et passe à la seconde autour de 10 km/h. Lorsqu’on s’arrête, la première se réenclenche et permet de repartir sans forcer. Simple et très efficace.

Surtout que le moteur Bafang remplit parfaitement son rôle pour un modèle doté d’un modeste couple de 35 Nm. S’il n’est pas un foudre de guerre dans les côtes les plus raides, c’est qu’il n’est pas du tout fait pour ça. Nous avons tout de même poussé le vice à l’essayer dans une pente ultra raide à 17 % ! Là, les cuisses fournissent plus de watts que le moteur, mais on est bel est bien arrivé en haut. Le H700 est plus à l’aise sur des profils plats ou vallonnés, mais pas plus et c’est bien logique pour un tel vélo. Son comportement est tout à fait agréable, avec un démarrage sans à-coups et une progressivité bien maitrisée. On l’entend légèrement, mais pas suffisamment pour être dérangé, surtout lors d’une utilisation urbaine.

Un pliage à perfectionner
C’est en effet dans ce cadre que le JIM sera utilisé de manière privilégiée ; pour par exemple rejoindre son lieu de travail depuis une gare. Pour cet usage multimodal, il peut donc se plier en trois points : colonne de direction, cadre avant la douille et triangle arrière qui passe sous l’ensemble, façon Brompton. Le tout est relativement compact (86 x 70 x 47 cm pour 18 kg, 145 cm de long déplié), mais n’égale pas le modèle anglais (57 x 59 x 27 cm) qui nécessite toutefois de transporter la sacoche contenant sa batterie d’alimentation. Il adopte ainsi peu ou prou les mêmes dimensions que le Btwin E Fold 900, mais gagne tout de même 10 centimètres en largeur et 2 kg, ce qui n’est pas du tout négligeable dans le cadre d’une manipulation quotidienne.

Sur notre modèle d’essai qui était un exemplaire de présérie, tout n’était pas complètement au point. L’aimant fixant la roue avant à l’arrière n’était pas assez puissant pour qu’elles restent solidaires. Surtout, la charnière située sur le cadre manquait clairement de souplesse et était très difficile à manipuler.
Des détails identifiés qui seront complètement réglés sur les modèles de série disponibles dans le commerce nous a assuré 02feel. Autre détail qui a son importance, il n’y a malheureusement aucun repère sur le tube de selle. Dans ces conditions, l’ajustement à la bonne hauteur se fait approximativement lors du dépliage. Parfois, on ne tombe pas tout à fait juste et cela nécessite de faire un essai avant de prendre la route.
Batterie USB-C astucieuse
Le JIM marque en revanche des points avec son astucieux système de batterie iPowerBank USB-C. Avec seulement 1,8 kg sur la balance, celle-ci est très compacte et peut servir de réserve. Connecté via son port USB, on peut y recharger un smartphone ou un ordinateur, pour un usage proche de ce que propose Lemmo sur son VAE One. Surtout, elle se recharge via ce même port grâce à un chargeur Anker très compact. On peut donc imaginer pouvoir le faire facilement lors d’une pause dans un café par exemple pour regagner un peu d’autonomie.

Sa compacité trahit en effet une capacité de seulement 260 Wh. Mais celle-ci nous a paru tout à fait suffisante dans le cadre d’une utilisation multimodale. Si O2feel annonce une autonomie de 60 km en mode d’assistance le plus faible, nous avons réalisé 30 km environ en mode maximal sur un profil vallonné. Détail qui a son importance, le constructeur utilise ici des cellules LG — gage de fiabilité — et garantit cette batterie de sa propre conception 4 ans ou 40 000 kilomètres. De quoi voir venir en cas de problème sur ce composant toujours soumis à de fortes contraintes.
Notons enfin qu’une application 02feel est proposée pour enregistrer le vélo et suivre son entretien. En revanche, aucune connectivité n’est intégrée.
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