En Méditerranée et à bord de la frégate de défense aérienne Forbin, la Marine nationale et la Direction générale de l’armement ont mené une campagne d’essais d’une arme laser de lutte contre les drones. Elle a eu lieu du 12 juin au 14 juin.
» En mer, les drones aériens peuvent être employés pour surveiller, perturber ou attaquer des navires et aéronefs. La Marine s’inscrit pleinement dans les travaux sur la lutte anti-drones menés avec les autres armées et la DGA, en vue de se doter de moyens spécifiques « , écrit la Marine nationale.
Le système en question est dénommé HELMA-P pour High Energy Laser for Multiple Applications – Power. Ayant déjà fait l’objet d’une évaluation sur terre en 2020 et 2021, il vient de démontrer son efficacité pour neutraliser des drones hostiles en mer.
Selon la Marine nationale, » les essais ouvrent la porte à une poursuite du développement du prototype en vue de son intégration, à terme, à nos bâtiments. «
Un retard à rattraper
Le HELMA-P devrait être disponible en 2024. C’est une arme invisible et silencieuse capable de détruire par un dépôt de chaleur les composants électroniques du drone visé jusqu’à 1 km de distance. Cette arme à énergie dirigée de type laser est proposée par la société Cilas (Compagnie industrielle des lasers) qui est détenue par MBDA et Safran Electronics & Defense.
La solution laser anti-drones s’inspire d’une technologie déjà utilisée aux États-Unis. Lockheed Martin a notamment livré l’année dernière à la marine américaine, un système HELIOS (High Energy Laser and Integrated Optical-dazzler with Surveillance) d’une puissance de plus de 60 kW avec surveillance intégrée.
Selon un rapport d’information du Sénat, la mise en œuvre d’une arme laser anti-drones nécessite de bonnes conditions météorologiques. La solution est résistante au brouillage et peut détruire plusieurs drones successivement, à raison de 7 secondes par neutralisation.