Une fuite de données majeure révèle que l’Autopilot de Tesla serait à l’origine de plus de 1000 accidents. Une donnée que le constructeur cherchait à dissimuler.
L’Autopilot de Tesla serait impliqué dans plus de 1 000 accidents à travers le monde. Cette information, le constructeur californien aurait sans doute voulu la garder secrète, mais une fuite de données massives en Allemagne a permis la diffusion de plus de 100 Go de données confidentielles sur « les clients, les employés et les projets de l’entreprise ». Le leak est déjà un souci en soi, mais ce n’est peut-être pas le problème de sécurité le plus important auquel Tesla aura à répondre dans les prochains jours. En effet, selon les informations révélées par le Handelsblatt, le média allemand qui a mis la main sur ces données, le système de conduite autonome du constructeur serait impliqué dans plus de 1 000 accidents et serait source de nombreuses plaintes de la part des propriétaires de Tesla.
Le journal économique de Düsseldorf ne fait pas dans la demi-mesure. Son titre, « Mon pilote automatique a failli me tuer », donne le ton. Mais ce sont les chiffres que l’article contient qui sont les plus révélateurs des problèmes de l’Autopilot. En plus des accidents évoqués précédemment, le quotidien révèle qu’au moins 2 400 plaintes de clients auraient été enregistrées pour des soucis d’ « auto accélérations ». Il y aurait également plus de 1 500 alertes concernant le comportement problématique du système de freinage, que ce soit pour des freinages d’urgence involontaires ou pour encore pour les fameux arrêts « fantômes », qui reviennent près de 400 fois. Dans tous les cas, c’est l’Autopilot, ou le FSD (Full Self Driviving), la fonction de conduite 100 % autonome qui est directement incriminé. Mais plus encore que la longue liste des 3 000 complaintes concernant les Model 3 et autres Model Y, ce sont les directives de Tesla concernant ces problèmes qui étonnent. Les documents analysés par Handelsblatt révèlent que Tesla demandait à ses employés de ne pas prendre par écrit les plaintes sur le fonctionnement de l’Autopilot. Ce qui pourrait laisser entendre qu’un nombre important de soucis n’a pas été documenté, volontairement.
Tesla face à ses contradictions
La publication de cet article, très documenté, n’a donné lieu à aucune réponse publique de Tesla, pour le moment. Handelsblatt explique cependant que le constructeur californien aurait menacé le journal de poursuites en amont de la publication.
Ces révélations tombent effectivement assez mal pour Tesla. Le constructeur vient certes de réussir une première en plaçant l’un de ses véhicules à la première place des voitures les plus vendues dans le monde, il n’en demeure pas moins qu’il est sous le coup de plusieurs enquêtes, essentiellement aux États-Unis, pour des soucis de sécurité. La NHTSA, l’agence fédérale chargée de la sécurité routière, a plusieurs dossiers en cours concernant Tesla, dont le plus récent concerne un problème de volant défectueux sur le Model Y. Mais ce n’est pas tout, l’équivalent de l’organisme fédéral, à l’échelle californienne, le California Department of Motor Véhicles, mène toujours une enquête sur la validité du terme « Full Self-Driving » employé par la marque et qui laisserait à penser que ses voitures adoptent une conduite autonome. Le dossier, en cours depuis deux ans, pourrait connaître une accélération à l’aune du contenu du contenu de cette fuite de données.
De côté de Tesla, la communication de Tesla n’a pas varié d’un iota depuis des années. Le constructeur prétend toujours (avec ses propres chiffres à l’appui) produire les voitures les plus sûres au monde. Quant à Elon Musk, il annonce régulièrement, depuis 2016, l’arrivée imminente de la conduite 100 % autonome sur ses voitures.
Source :
Handlesblatt