Au lendemain de l’annonce par Matignon d’attaques informatiques « d’une intensité inédite » qui ont visé plusieurs ministères, la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert une enquête, a appris l’Agence France-Presse, mardi 12 mars.
« Cette enquête porte sur l’infraction d’entrave à un système automatisé de données commise en bande organisée, faisant encourir dix ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende », a souligné le parquet, précisant que l’enquête avait été confiée en cosaisine à la DGSI – et au C3N (centre de lutte contre les criminalités numériques de la gendarmerie nationale).
Lundi, les services du premier ministre ont annoncé que plusieurs ministères avaient été ciblés depuis dimanche par des attaques informatiques d’une « intensité inédite », avant de préciser que l’impact de celles-ci avait « été réduit ». Ces attaques ont été revendiquées par Anonymous Sudan, qui regroupe des militants prorusses – sans lien avec le mouvement Anonymous.
Afflux de connexions
Dans un message diffusé lundi soir sur Telegram, ces hackeurs ont évoqué une « cyberattaque massive » visant notamment les ministères de l’économie, de la culture, de la transition écologique, les services du premier ministre ou la direction générale de l’aviation civile (DGAC).
Les militants du groupe Anonymous Sudan se sont livrés ces derniers mois à de nombreuses attaques par déni de service contre de grandes entreprises américaines du numérique et des sites étatiques occidentaux ou ukrainiens. Difficiles à contrecarrer rapidement, mais ne faisant que rarement des dégâts importants, ces attaques consistent à noyer un service sous un afflux de connexions pour empêcher leurs utilisateurs légitimes d’y avoir accès. La direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avait déjà ouvert une enquête sur Anonymous Sudan en mars 2023, après que le groupe avait revendiqué le blocage des sites Web de plusieurs aéroports français.