Selon une étude menée sur près de 1 000 sociétés, 25% d’entre elles auraient répondu avoir licencié des employés, ces derniers mois, après avoir adopté ChatGPT.
Si votre employeur vous vante les incroyables prouesses de ChatGPT, attendez-vous à ce qu’il y ait des coupes franches dans les effectifs de votre entreprise. C’est ce que sous-entend une étude, parue il y a près d’un mois, réalisée par ResumeBuilder. Cette société spécialisée dans les ressources humaines a demandé à un échantillon de 1 000 patrons d’entreprises, via un questionnaire en ligne, s’ils avaient adopté ChatGPT. Et surtout, elle leur a demandé quelles conséquences l’assistant conversationnel d’Open AI avait eu sur leurs équipes et leurs manières de travailler. Si des chiffres sur les éventuels licenciements à long terme entraînés par l’IA sont déjà tombés, comme ceux de Goldman Sachs cette semaine, il est toujours intéressant d’avoir des données issues directement des premières concernées : les entreprises.
Et les résultats de cette enquête montrent que l’IA est bien un vecteur de licenciement. Premier élément que nous apprend l’étude – qui est spécifique à ChatGPT et qui ne concerne pas d’autres agents conversationnels – cette IA a été adoptée par la moitié des entreprises interrogées entre novembre et février 2023 – pour 49% d’entre elles. Et cette adoption a bien changé la donne au niveau des effectifs, puisque parmi celles qui utilisent déjà ChatGPT, la moitié (48%) a déjà licencié des employés qui ont été remplacés par l’IA d’Open AI. Sur l’effectif total des PDG interrogés, c’est donc une société sur quatre qui déclare avoir réduit ses effectifs du fait de l’IA.
D’autres licenciements prévus et des économies à la clef
Et les coupes dans les équipes pourraient continuer dans un avenir proche. Pour près d’un tiers des chefs d’entreprise, d’autres licenciements auront « certainement » lieu cette année du fait de ChatGPT. Pour 26% des sociétés sondées, ces licenciements sont « probables ». Et à plus long terme (d’ici à cinq ans), c’est plus de la moitié des PDG (63%) qui pensent que ChatGPT entraînera « certainement » (à 32 %) ou« probablement » (à 31 %) d’autres licenciements.
À lire aussi : L’IA est-elle dangereuse pour l’Humanité ? Elon Musk et des centaines de scientifiques réclament une pause dans la recherche
Résultat : la très grande majorité des entreprises interrogées (99%) explique que ChatGPT leur a bien permis de faire des économies – en moyenne, 69 000 euros. Mais l’étude ne précise pas si ces économies ont été faites en raison des licenciements, ou s’il y a un réel gain – par exemple, une tâche faite plus rapidement grâce à ChatGPT qui permet à un salarié de pouvoir se concentrer sur une autre tâche qui rapporterait plus à son employeur.
Codage, administratif, recrutement, assistance juridique…
Dernières données intéressantes : la société a demandé aux patrons interrogés quels étaient les postes les plus touchés par l’IA – et donc pour quelles activités spécifiques ChatGPT pourrait à court ou moyen terme remplacer les salariés. On sait que le chatbot d’IA peut répondre à des questions, créer du contenu ou encore écrire du code. Et sans surprise, toutes ces tâches sont désormais réalisées en majorité par l’agent conversationnel, une fois qu’il a été adopté par les sociétés.
Près de deux tiers des entreprises interrogées (66%) l’utilisent en effet pour écrire du code, plus de la moitié (58%) pour de la rédaction ou la création de contenu, ou pour du support client (57%). L’IA est aussi utilisée dans 52% des entreprises pour créer des résumés de réunions ou de documents. Les services RH sont aussi concernés, puisque la majorité des entreprises ont déclaré utiliser ChatGPT pour rédiger des descriptions de postes (77%), des demandes d’entretien (66%) et même répondre aux candidats (65%).
Cette étude vient corroborer celle réalisée par Goldman Sachs, qui expliquait que les secteurs juridique et administratif pourraient être particulièrement transformés par l’IA. Les banquiers d’affaire estimaient que cette technologie entraînerait surtout des aménagements de poste plutôt que des suppressions franches, avançant que seuls 7 % des emplois aux États-Unis pourraient être totalement remplacés par l’IA. ResumeBuilder est pour sa part… bien plus pessimiste.
Source :
Enquête de Resume Builder