une étude confirme les effets délétères des contenus X sur notre sexualité

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Une enquête IFOP met en évidence les impacts négatifs de la pornographie sur la sexualité des Français et des Françaises. Les contenus classés X favoriseraient « une sexualité toxique marquée par l’imprégnation de stéréotypes sexistes associant domination masculine, culture du viol et violence physique ».

Du « visionnage passif d’images pornographiques » à une « sexualité toxique » : alors que le projet visant à sécuriser l’espace numérique, qui pourrait limiter l’accès des sites X aux mineurs, est présenté ce mercredi 4 octobre à l’Assemblée nationale, une étude IFOP s’est attachée à démontrer les effets des contenus X « mainstream » sur les Français et Françaises. Selon ses résultats, la pornographie contribuerait à construire un imaginaire sexuel empli de « scripts ultra-sexistes » dénoncés par le rapport controversé du Haut Conseil à l’égalité sur la pornographie paru une semaine plus tôt.

Ces contenus favoriseraient « une sexualité toxique marquée par l’imprégnation de stéréotypes sexistes associant domination masculine, culture du viol et violence physique », écrivent les auteurs de l’étude. Pour aboutir à ce constat, l’IFOP a fait remplir, pour MonPetitVPN, un questionnaire en ligne du 15 au 18 septembre 2023, à un échantillon de 3 014 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Un problème avec le consentement

Si les amateurs de pornographie estiment que les films X ont peu d’influence sur leur sexualité, une partie d’entre eux reproduisent ou adoptent certains scénarios ou modèles véhiculés par les films pornographiques. L’étude n’évoque pas le porno éthique ou alternatif, qui se veut moins sexiste et violent, mais fait référence au « porno mainstream » que l’on trouve très majoritairement sur les plateformes X.

Ainsi, une partie des hommes interrogés semble se passer du consentement de leur partenaire.  Près d’un homme sur deux (40 %) pense par exemple qu’il est normal qu’en couple, on fasse l’amour « pour faire plaisir à son conjoint même quand on n’en a pas envie ». Le chiffre tombe à un sur quatre pour ceux qui, « dans le feu de l’action, (ne se sentent pas obligés) de demander l’accord de la partenaire avant de se lancer dans une nouvelle pratique sexuelle ». 19% des interrogés estiment que « ce n’est pas très grave de forcer sa partenaire à une position ou pratique sexuelle si à la fin, elle obtient un orgasme ». Enfin, près d’un homme interrogé sur quatre (22%) a déclaré avoir déjà effectué une pratique sexuelle comme la fellation ou l’éjaculation buccale contre la volonté de leur partenaire.

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Plus la consommation de pornographie en ligne est intense ou précoce, et plus le chiffre monte. Un tiers des amateurs hebdomadaires de pornographie en ligne (34 %) admettent ne pas avoir toujours respecté le consentement de leurs partenaires, contre seulement 10 % des hommes ne fréquentant jamais les sites X. Ces résultats corroborent une analyse précédente de 2016 qui montrait un lien entre consommation de contenus pornographiques et agressions sexuelles envers les femmes, rapporte l’IFOP.

Les stéréotypes sexistes/violents intégrés par une partie des sondés

Autre point, les stéréotypes sexistes voire violents véhiculés par la majorité des contenus pornographiques semblent avoir été intégrés par une partie des hommes interrogés. Ainsi, 20 % des sondés trouvent cela normal de ne pas lécher la vulve de sa partenaire si elle n’est pas épilée. 33 % des hommes interrogés pensent que « lorsque l’on est un homme, on ne se laisse pas introduire un doigt dans l’anus même si cela peut procurer du plaisir ».

Un tiers des interrogés sont d’accord avec l’affirmation suivante : « c’est le fait d’être pénétrée par le pénis qui fait jouir plus facilement une femme ». Le chiffre monte à 41 % pour ceux qui pensent que « beaucoup de femmes aiment être dominées au lit » ; et à 33 % pour ceux qui estiment que les femmes « préfèrent les hommes avec un gros pénis ».

Cette intériorisation des stéréotypes sexistes et violents concerne aussi les femmes

Les chiffres qui concernent les femmes sont aussi éloquents. Une femme sur deux interrogée explique avoir été « initiée à des pratiques typiques de la culture porn » contre son gré, à l’image de la sodomie. Plus de quatre femmes sondées sur dix (43%) rapportent qu’il s’agit d’un acte qu’elles ont été soit « forcées de faire contre leur volonté » (7%), soit « qu’elles ont acceptées de faire alors qu’elles ne le souhaitaient pas vraiment » (36 %).

L’étude montre aussi que la consommation régulière de porno affecte la perception du consentement des femmes. « Plus leur cerveau est « pornifié », plus leur notion de consentement est brouillée », écrit l’IFOP. Selon l’institut, l’exposition intense ou précoce au X les rendait moins enclines à détecter des comportements problématiques.

Plus le sondé est diplômé ou athée et moins il adhère aux stéréotypes sexistes

Autre élément à noter : plus l’interrogé (homme) est diplômé ou plus il se sent athée, et moins il adhérera aux stéréotypes sexistes. La fréquence de la consommation, et l’âge d’initiation des sondés au premier film X, sont aussi des facteurs clefs.

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Pour François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’Ifop, « en façonnant des scripts sexuels cisgenres/hétéronormatifs souvent marqués par des rapports de genre asymétriques, les pornographies mainstream altèrent non seulement l’imaginaire sexuel des Français(es) mais aussi leur répertoire sexuel ».

Source :

Etude de l’IFOP pour MonPetitVPN



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