Une installation à Lyon produit de l’électricité en imitant la nage des poissons

Eel Energy Membrane Ondulatoire Hydrolienne


La startup française EEL Energy a lancé l’expérimentation de l’une de ses membranes capables d’onduler à la manière de la nage d’un poisson. Grâce à la force du courant, elle permet de produire de l’électricité pour une centaine de ménages par an.

En étroite collaboration avec Voies Navigables de France (VNF), la startup française EEL Energy a installé à la hauteur de Caluire-et-Cuire (Rhône) une hydrolienne dite « biomimétique », capable de répliquer les mouvements ondulatoires de la nage des poissons pour produire de l’électricité. La jeune entreprise de Boulogne-sur-Mer, financée en grande partie par le Fonds de développement européen de développement régional (FEDER), a choisi cet emplacement le long du Rhône, en amont de la ville de Lyon et de la confluence du fleuve avec la Saône.

L’hydrolienne biomimétique est la première des quatre membranes que doit constituer la première ferme d’EEL Energy. Chaque installation doit produire 100 MWh par an, pour pouvoir fournir l’énergie nécessaire représentative de la consommation de 100 ménages français. La production sera directement envoyée dans le réseau électrique national, à l’image de ce qu’il se passe pour le surplus d’énergie produit par un panneau solaire portable à installer chez soi. EEL Energy a installé sur sa première hydrolienne une membrane de 10 mètres de long, qui évolue en surface même si celle-ci est immergée, et qui ne demande donc pas d’avoir un fond très important pour pouvoir fonctionner.

Les membranes et les hydroliennes de ce genre ont l’intérêt de pouvoir tirer un trait sur plusieurs défauts des hydroliennes traditionnelles, telles que les modèles à turbine. Principale limite, plus largement répandue dans le secteur éolien, la limite de Betz. Une loi physique qui indique que la puissance théorique maximale génératrice ne sera que de 60 % la puissance incidente du vent qui traverse l’éolienne. Le système ondulatoire sera aussi un moyen de protéger la faune et la flore, et selon la startup, la membrane pourra produire de l’électricité dès 0,7 mètre par seconde de courant.

Des rivières aux océans, le temps qu’il y a du courant

Avant son installation sur le Rhône, l’hydrolienne de EEL Energy avait réalisé un premier test près de Brest, en Bretagne. Mais sur son site, c’est bien à l’échelle internationale que l’entreprise présente l’intérêt de son équipement, en proposant une carte du monde et de ses courants océaniques pour donner un aperçu du champ d’application des installations. Plusieurs modèles de différentes tailles de membranes sont disponibles, allant pour l’heure d’une production de 20 MWh à 2000 MWh par an à l’heure actuelle.

Les trois autres hydroliennes qui complèteront celle de Caluire-et-Cuire dans l’agglomération lyonnaise sont prévues d’être installées avant la fin de l’année.

D’autres sociétés comptent aussi relancer la sphère des énergies marines, comme c’est le cas d’HydroQuest Ocean du côté de l’industrie française, mais aussi de Sustainable Marine au Canada avec sa plateforme flottante. Ces concurrents utilisent généralement la force des marées ou des vagues pour produire de l’électricité. Rappelons que la membrane de EEL Energy se situe sous l’eau, et n’est donc pas exactement la même qu’une plateforme qui profiterait des ondulations dues aux vagues pour pouvoir produire de l’énergie.

Source :

EEL Energy





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