Une société chinoise vient de nommer une intelligence artificielle comme PDG. Grâce à ce robot virtuel, la firme cherche à améliorer la gestion de ses opérations.
Net Dragon Websoft, une entreprise chinoise spécialisée dans les jeux en ligne multijoueurs, vient de prendre une décision étonnante. La firme a nommé une intelligence artificielle, baptisée Tang Yu, à la tête des opérations de sa filiale Fujian NetDragon Websoft Co., Ltd. C’est l’une des plus importantes branches du groupe.
Dans un communiqué publié fin août, la société chinoise présente Tang Yu comme un « robot humanoïde virtuel ». L’entreprise précise qu’il s’agit d’un robot de sexe féminin. La dirigeante n’a aucune existence physique. Tang Yu ne déambule pas dans les couloirs de Net Dragon Websoft. Elle est uniquement accessible virtuellement par le biais d’un écran. Rien à voir avec le CyberOne de Xiaomi ou le robot Optimus de Tesla.
Pourquoi confier une entreprise à une intelligence artificielle ?
En confiant les rênes à une intelligence artificielle, la société cherche à « transformer la gestion d’entreprise et faire passer l’efficacité opérationnelle à un nouveau niveau ». Net Dragon Websoft souligne que Tang Yu est plus efficace, plus rapide et plus rationnel qu’un cadre de chair et de sang. En effet, elle n’a pas besoin de dormir, de manger ou d’échanger avec ses semblables. Cerise sur le gâteau, elle ne réclame pas non plus de rémunération.
« Nous pensons que l’IA est l’avenir de la gestion d’entreprise », déclare le Dr. Dejian Liu, président de NetDragon
L’intelligence artificielle sera surtout capable de prendre rapidement des décisions basées sur la logique. Pour l’y aider, elle embarque « un centre de données en temps réel et un outil d’analyse ». Ces atouts l’aideront par ailleurs à mieux évaluer les risques de ses décisions. De plus, le robot virtuel sera chargé de mettre en place un lieu de travail « équitable et efficace » pour tous les employés.
« À l’avenir, nous continuerons les développer nos algorithmes derrière Tang Yu pour construire un modèle de gestion ouvert, interactif et hautement transparent », explique le responsable.
Simone Lung, vice-président de Net Dragon Websoft, précise que l’intelligence artificielle fait déjà partie du quotidien de l’entreprise. En effet, la société exploite déjà cette technologie dans le cadre « de nombreux stages afin de développer nos activités ».
Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise confie de la gestion à une intelligence artificielle. Par exemple, Briefcam, une filiale israélienne du groupe Canon, produit des logiciels de vidéosurveillance algorithmique capables de gérer des équipes grâce à la reconnaissance faciale. L’OCDE, l’organisation de coopération et de développement économiques, estime d’ailleurs que les fonctions managériales sont celles qui sont le plus souvent déléguées à une intelligence artificielle.
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Un pas de plus vers le métavers
L’entreprise estime que la nomination de Tang Yu est une étape importante vers la mise en place d’une « organisation métavers ». La firme explique en effet vouloir se baser sur le métavers (ou metaverse en anglais) pour mettre au point une « communauté de travail ».
Le communiqué ne donne pas de détails sur le fonctionnement d’une organisation de travail dans le métavers. On imagine que Net Dragon Websoft va surtout encourager les échanges en réalité virtuelle et augmentée, à la fois entre les employés et les intelligences artificielles, complètement intégrées à l’entreprise.
Le métavers se développe à grande vitesse en Chine. Les géants chinois de la technologie ont déposé une pléthore de brevets liés à la réalité augmentée, virtuelle et à l’intelligence artificielle au cours des dernières années. Par exemple, Tencent a déposé 4 085 demandes de brevets concernant la réalité mixte entre 2020 et 2021. Le vif intérêt des entreprises a rapidement attiré l’attention des autorités chinoises. En mars dernier, le Congrès national du peuple, un organe législatif du Parti communiste, a discuté de la création d’un institut national du métavers destiné à édicter les règles de ce futur monde numérique.
Source :
Pr Newswire