une odyssée spatiale qui avance à coups de dés

une odyssée spatiale qui avance à coups de dés


Dans Citizen Sleeper 2 : Starward Vector, un vaisseau spatial en mauvais état devient notre maison. Notre équipage, recruté au gré de nos pérégrinations, une nouvelle famille. Cette errance stellaire, qui rappelle des séries de science-fiction telles que Farscape, Cowboy Bebop ou FireFly, se démarque d’emblée du premier épisode sorti en 2022, qui se tenait dans le cadre resserré d’une station spatiale.

Elle montre surtout l’ambition du développeur Gareth Damian Martin : aller plus loin et voir plus grand. Le Britannique vient ainsi enrichir l’univers et le concept de son jeu précédent, aventure hybride qui mélange roman interactif et jeu de plateau avec lancer de dés.

Au début de chaque journée (appelée « cycle » dans le jeu), un certain nombre de dés nous est alloué. Chaque jet nous permet d’essayer d’effectuer une action, dont la réussite ou l’échec font avancer l’histoire ou nous permettent de récupérer des objets.

En haut de l’écran, des dés déterminent le nombre d’actions possibles durant ce tour.

Mais, à l’image de notre vaisseau que l’on doit désormais remplir de vivres et de carburant, cette formule s’alourdit en même temps que ses horizons s’élargissent. Nous avons souvent l’impression d’alterner pavés de texte (en anglais uniquement pour le moment), collectes répétitives de ressources et jets de dés parfois plombés par la multiplication des malus.

Une constellation de personnages

Le scénario, plus ample, impressionne en revanche par sa complexité et sa variété de tons. Scène d’infiltration au sein d’une cité futuriste contrôlée par un gang qui veut notre peau, mutinerie dans une sorte de prison, exploration d’un vaisseau abandonné qui menace de tomber en miettes… Chaque nouvelle mission est la promesse d’une escapade spatiale ébouriffante.

A cela s’ajoutent les rencontres avec une mosaïque de personnages atypiques, dessinés par le bédéaste français Guillaume Singelin (Frontier, éditions Rue de Sèvres, 2023). Ainsi que la fascinante quête existentielle de notre héros, un sleeper (« dormeur »), être tragique par essence, copie d’un esprit humain logé dans un corps synthétique corvéable à merci.

Finalement, cet univers en ruines, déchiré par les excès du capitalisme, est certainement l’un des plus réussis parmi les récents jeux vidéo de science-fiction. Dans la lignée du film Blade Runner, de Ridley Scott, ou du roman Neuromancien, de William Gibson, il ravira les amateurs du genre cyberpunk – à condition d’être à l’aise avec l’anglais car le volume de texte est imposant.

Un équipage, dont chaque membre à des compétences particulières, vient nous aider à remplir certains contrats.

L’avis de pixels

On a aimé :

  • Une galerie de personnages subtils et attachants ;
  • Une œuvre mélancolique mais pas désespérée ;
  • Les formidables portraits dessinés par Guillaume Singelin.

On a moins aimé :

  • Les phases de dés moins fluides en raison de l’accumulation de malus ;
  • Des passages répétitifs imposés par le fonctionnement du vaisseau.

C’est plutôt pour vous si…

  • Blade Runner, de Ridley Scott, est votre film culte ;
  • Cowboy Bebop, de Shininchiro Watanabe, votre anime préféré ;
  • Neuromancien, de William Gibson, votre livre de chevet.

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Lire l’équivalent d’un roman de SF en anglais, c’est trop pour vous ;
  • les romans interactifs vous ennuient…
  • et les jeux de plateau aussi.

La note de Pixels :

Un jeu de dés à 6 faces (− 1 pour l’absence de traduction).

Réutiliser ce contenu



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.