Dans le secteur de la santé, des groupes pharmaceutiques tels que Sanofi et Servier déploient des technologies d’intelligence artificielle dans leurs métiers.
En mai, Sanofi ouvrait ainsi un nouvel accélérateur digital pour embarquer l’IA dans son réseau industriel.
Mais l’IA intéresse également les établissements de soins. Lors du salon Santexpo 2025, Vyv et OSO-AI officialisaient un partenariat stratégique. Pour le groupe mutualiste, il s’agit d’intégrer de l’IA à son offre de soins et d’accompagnement VYV3.
Déploiement rapide dans de nombreux établissements
Depuis plusieurs mois, l’acteur de santé et de protection sociale français expérimente une solution d’intelligence artificielle dans plusieurs établissements pilotes. Appelée “Oreille Augmentée”, elle est développée par l’éditeur breton OSO-AI.
Technologie de monitoring acoustique à base d’IA, elle est destinée aux soignants des établissements. L’Oreille Augmentée permet à ce jour la surveillance de plus de 500 lits d’ établissements médico-sociaux de VYV3.
Vyv souhaite étendre “rapidement” ce déploiement à de “nombreux établissements”, EHPADs, Maisons d’Accueil Spécialisées (MAS), et Foyers d’Accueil Médicalisés (FAM) notamment. Dans ce but, a été signé un contrat cadre entre les deux entreprises lors du salon SantExpo 2025.
L’IA pour détecter des évènements à risque
Selon Vyv, cette étape traduit les “bénéfices apportés aux résidents et au personnel soignant.” Grâce à l’IA, l’éditeur OSO-AI réalise un monitoring acoustique de l’environnement sonore des lieux de vie. L’analyse en temps réel intervient ainsi dans la détection d’événements.
Ces événements peuvent être des chutes, des appels à l’aide, des vomissements, des cris ou des détresses respiratoires chez les personnes âgées ou en situation de handicap. Leur détection permet ainsi d’alerter les soignants. Pour la startup brestoise fondée en 2018, sa solution d’oreille augmentée contribue à accélérer les temps de réponse, renforcer la sécurité des résidents et à améliorer la qualité de vie au travail des soignants.
“Cet accord démontre toute la pertinence d’une utilisation à grande échelle de notre solution pour améliorer durablement la qualité de vie en établissement”, se félicite le président d’OSO-AI, Olivier Menut.
Une population plus fragile et du personnel manquant
L’éditeur breton, qui a levé 14 millions d’euros depuis sa création, dispose de contrats avec des “groupes majeurs” des établissements de santé en France et aux États-Unis. Depuis fin 2024, il vise un développement à l’international, en particulier au Japon et en Europe du Nord.
Un rapport de 2022 de la Drees met en évidence le vieillissement accru et la hausse de la dépendance des résidents des Ephads. Ainsi, plus de la moitié des résidents sont qualifiés de très dépendants, nécessitant par conséquent plus de soignants.
Problème, les établissements manquent de personnel. Dans un rapport de 2024, le Sénat note que le “secteur du grand âge est confronté à d’importantes difficultés de recrutement et de fidélisation de ses personnels.” L’IA peut-elle compenser la crise des ressources humaines dans le secteur ?