Une « part significative » des arnaques en ligne n’est toujours pas signalée à la justice, selon un rapport

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Les atteintes numériques ont augmenté de 40 % en cinq ans, selon un rapport gouvernemental, mais une part significative de la cybercriminalité n’est toujours pas « enregistrée dans les données judiciaires ».

Rançongiciels, arnaque en ligne, usage frauduleux de la carte bancaire, cyberharcèlement… Selon le premier rapport sur la cybercriminalité, publié mardi 30 juillet par le ministère de l’Intérieur, les atteintes numériques sont de plus en plus nombreuses. 90 % des Français ont déjà été victimes de malveillance informatique comme l’hameçonnage ou le quishing, l’arnaque par faux QR Code. Et en 2023, la police et la gendarmerie ont enregistré 278 770 atteintes numériques, un chiffre en progression de 9 % par rapport à l’année précédente, et de 40 % par rapport à 2018.

Pour les auteurs du rapport, cette « persistance des cybermenaces » constitue une véritable tendance de fond, avec une augmentation constante du nombre d’infractions liées au numérique enregistrées ces dernières années en France. La moitié des faits concerne des escroqueries, des détournements de moyens de paiement et des infractions occasionnant un préjudice financier (59 %).

Le reste a trait aux cas de harcèlements, d’injures, de menaces, de discriminations et d’atteintes aux mineurs (34,5 %), aux atteintes à l’ordre public, aux institutions (6 %) et aux règlementations du numérique (0,5 %) comme le non-respect du règlement européen sur les données personnelles (RGPD) ou les atteintes au droit d’auteur.

Une professionnalisation des cyberdélinquants

Selon le rapport, ces hausses peuvent s’expliquer parce qu’une large partie de la population a adopté des usages numériques. Il est aussi plus facile de signaler ces infractions, même si une « partie significative » de la cybercriminalité « n’est pas enregistrée dans les données judiciaires ». De nombreux cas ne font en effet l’objet d’aucune plainte ou d’un signalement en bonne et due forme.

Les auteurs du rapport notent également « une professionnalisation significative des cyberdélinquants », avec, par exemple, des fraudes au faux conseiller bancaire « réellement industrialisés par les groupes cybercriminels ».

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Les atteintes numériques à la personne ont visé majoritairement les femmes, qui représentent 67 % du total des plaintes déposées. 47 % des victimes de préjudices financiers sont des moins de 44 ans. Les mineurs sont, eux aussi, visés, puisque les atteintes numériques aux moins de 18 ans, ont augmenté de 45 % en cinq ans, pour atteindre le chiffre de 9 710 en 2023.

Pour rappel, vous pouvez :

  • signaler sur Perceval les usages frauduleux de votre carte bancaire. La plateforme a enregistré 259 094 cas en 2023 ;
  • vous rendre sur Pharos pour signaler les contenus illicites en ligne – le site a reçu 211 543 signalements cette année là ;
  • déposer plainte ou de signaler sur Thésée l’infraction en ligne, si vous êtes victimes ou témoins d’esroqueries sur le Web. Cette plateforme a enregistré 104 439 déclarations l’année dernière.  

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À noter enfin que 2023 a été marquée par « l’avènement des usages grand public de l’Intelligence Artificielle (IA) », une technologie qui peut être utilisée « à des fins criminelles comme pour générer des deepfakes, ou bien faciliter la production et la diffusion d’escroqueries au travers de courriels frauduleux ».

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Source :

Rapport du ministère de l’Intérieur du 30 juillet 2024



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