une question de « points de vue différents »

Carlos Tavares Stellantis Ceo


Le chef d’entreprise portugais Carlos Tavares n’est plus le directeur général du groupe automobile Stellantis. Fort de quinze marques, le géant de l’industrie est en crise, et avait abandonné au mois d’octobre son objectif de marge opérationnelle à deux chiffres sur l’année.

Stellantis vient d’annoncer que son Conseil d’administration avait, dimanche 1er décembre, accepté la démission de Carlos Tavares au poste de directeur général, avec effet immédiat. Un peu plus d’un mois après l’annonce du chef d’entreprise de son départ à la retraite prochaine, son temps chez le troisième plus grand groupe automobile du monde, né en 2020 de la fusion de PSA et de FCA, s’est fortement raccourci. Le portugais de 66 ans devait encore piloter le navire pendant un an, mais pour des raisons de « points de vue différents », son départ a été précipité.

« Le succès de Stellantis depuis sa création repose sur un alignement parfait entre les actionnaires de référence, le Conseil d’administration, et le CEO. Cependant, ces dernières semaines, des points de vue différents sont apparus, ce qui a amené le Conseil d’administration et le CEO à la décision d’aujourd’hui » raconte Henri de Castries, administrateur indépendant de Stellantis depuis 2021. John Elkann, Président de Stellantis, ajoutait : « nos remerciements font à Carlos Tavares pour ses années de service dévoué et le rôle qu’il a joué dans la création de Stellantis, en complément des redressements de PSA et d’Opel ».

Pour les mois futurs, le groupe Stellantis devra travailler avec un nouveau comité exécutif par intérim, toujours présidé par John Elkann. Précision importante, la nomination du futur CEO permanent serait « sur la bonne voie », avec un aboutissement au cours du premier semestre 2025, par le vote d’un comité spécial du Conseil d’administration. Il le faudra, car Stellantis est déjà dans une situation difficile, à l’approche de la fin de son exercice annuel qui ne devrait pas lui permettre de tenir ses objectifs de marge opérationnelle à deux chiffres.

Il y a une semaine, Carlos Tavares était sur le terrain

Ces derniers jours, Carlos Tavares avait sillonné la France et s’était rendu à Rennes en Bretagne, alors que Stellantis terminait d’acheminer les équipements nécessaires à la production d’un nouveau modèle de sa plateforme STLA-Medium. Avec elle, une triste nouvelle : la mise en place de la production de la dernière Citroën made in France, dans des usines qui auront encore l’assurance de produire jusqu’en 2028, mais pas forcément plus. À ce moment, Laurent Valy, délégué syndical de la section CFDT chez Stellantis Rennes, dénonçait déjà « un décalage important dans le choix stratégique du groupe ».

« Les salariés ont du travail pour réussir l’industrialisation de ce nouveau modèle qui est magnifique, avec un confort remarquable, une modernité du design.  Donc, les salariés ont à se concentrer sur ce qu’ils ont à faire. Je les remercie et je les félicite pour la transformation du site », avait répliqué aux syndicats Carlos Tavares, sur France Bleu. Il estimait alors qu’il n’y avait « pas d’inquiétudes » à avoir.

Lors de l’annonce du départ de Carlos Tavares en 2026, le groupe Stellantis avait alors indiqué, en octobre dernier à l’AFP, qu’à « un peu plus d’un an de l’échéance d’un contrat de cinq ans signé en janvier 2021, il est tout à fait normal qu’un conseil d’administration se penche sur le sujet avec la nécessaire anticipation au regard de l’importance du poste, sans que ceci présage de discussions futures ». À ce moment, Carlos Tavares avait reconnu les difficultés du groupe et mentionné le passage par une « période de transition très chahutée » au sein du groupe.

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