Une voiture électrique est-elle toujours plus écologique ? L’Ademe donne des réponses

Symbole voiture électrique


L’Agence de la transition écologique estime qu’il faut privilégier les petites voitures électriques et les chargeurs à domicile pour obtenir un réel bénéfice pour l’environnement. Les SUV, les grosses berlines et les chargeurs ultra-rapides sont à éviter le plus possible.

Alors que le Mondial de l’Automobile de Paris, le rendez-vous des amateurs et des passionnés de voitures, aura lieu du 17 au 23 octobre 2022 dans la capitale, l’Ademe (Agence de la transition écologique, connue auparavant en tant qu’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) vient de rendre un avis sur la pertinence climatique et économique des véhicules électriques.

Selon l’agence, la capacité de la batterie est le critère le plus important pour avoir un bénéfice pour l’environnement. Il faut qu’elle soit raisonnable (moins de 60 kWh) pour que la voiture ait, sur sa durée de vie totale, un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d’un véhicule thermique similaire. Cette valeur correspond à une voiture de type Peugeot e208 ou Renault Mégane, avec une autonomie maximale d’environ 400 à 450 km.

Avec une batterie plus grosse, l’Ademe ne garantit pas l’intérêt environnemental du véhicule. Ainsi, par rapport à une berline compacte diesel, une citadine électrique rembourse sa dette carbone (l’énergie et la matière dépensée pour sa construction) au bout de 15 000 km, alors qu’il faut atteindre 100 000 km pour un SUV électrique haut de gamme. Au final, la taille de la batterie a un impact important sur le poids du véhicule électrique, ce qui augmente son impact carbone. Il faut donc choisir une capacité bien adaptée à l’usage que l’on recherche, par exemple le trajet entre le travail et le domicile, puis tenter de trouver la voiture la plus légère proposée par les constructeurs.

Les chargeurs rapides ne sont pas les bienvenus

Sans surprise, l’Ademe insiste sur le fait de prendre sa voiture personnelle le moins possible, et de préférer les transports en commun, le covoiturage, ou l’autopartage, mais aussi la marche et le vélo. En outre, l’agence explique qu’une « petite » voiture électrique est certes plus chère à l’achat, mais se révèle finalement plus rentable qu’un modèle thermique équivalent si on considère sa durée de vie totale. Ainsi, parcourir 300 kilomètres coûte actuellement environ 10 euros avec un chargeur à domicile, contre 30 euros environ pour un moteur thermique. Mais attention aux chargeurs rapides, car dans ce cas, le montant passe à 40 euros, ce qui n’est alors plus du tout intéressant. L’Ademe met ainsi en garde contre la multiplication des chargeurs ultra-rapides où l’on ferait le plein en quelques minutes. Elle estime que recharger une batterie de 60 kWh en deux minutes (temps nécessaire à un plein d’essence) représenterait un appel de puissance électrique de 1,8 MW, soit l’équivalent de la puissance électrique moyenne appelée simultanément par 1 500 foyers. Bref, pour les déplacements du quotidien, il faut privilégier la recharge à domicile, idéalement pendant la nuit.

L’agence rappelle enfin que le Parlement européen a voté, le 8 juin 2022, la fin des ventes de voitures neuves thermiques en 2035 et que le parc automobile français entame une phase massive de passage à l’électrique. La vente de véhicule légers 100% électriques est passée de 28 300 exemplaires en 2016 à 174 000 en 2021. Cela représente une part de marché de 13,5 %. La France a connu aussi une augmentation des points de recharge ouverts au public : 66 960 recensés au 31 juillet 2022, soit une évolution de 49% par rapport à l’année précédente. Mais pour que la transition soit vraiment bénéfique, l’Ademe estime qu’il faut multiplier les offres de voitures électriques plus petites, plus sobres et plus abordables pour les déplacements du quotidien.

Source :

Le Figaro



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