Des survols de drones suspects se multiplient sur l’Allemagne et la Belgique, visant des sites critiques. Ces événements révèlent la vulnérabilité du ciel européen et ravivent les tensions géopolitiques.
Une nuit compliquée à l’aéroport de Munich. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le trafic aérien de l’un des plus importants aéroports d’Allemagne a été complètement gelé pendant près de sept heures. La décision a été prise par les autorités après que de mystérieux aéronefs, impossibles à identifier dans la nuit noire, ont été repérés au-dessus des pistes. Tous les vols sont restés cloués au sol et cet incident est loin d’être isolé dans le ciel européen. En effet, cette affaire s’ajoute à une liste inquiétante d’événements similaires, sur fond de tensions géopolitiques.
Des milliers de passagers sur le carreau
Les conséquences ont été majeures avec 17 vols annulés, 15 autres déroutés vers Stuttgart ou Vienne, et près de 3 000 passagers laissés en plan. Les halls de l’aéroport se sont vite transformés en dortoir de fortune, où Lufthansa a distribué lits de camp et couvertures. Pendant ce temps, une chasse à l’homme, ou plutôt au drone, s’engageait, avec police et hélicoptères, mais sans succès. « Aucune information n’est disponible sur le type et le nombre de drones », indique un porte-parole.
Ce n’est qu’au petit matin, vers 5 heures 50, que l’activité a pu reprendre. Et tout ça, dans une ville de Munich déjà à cran après une alerte à la bombe en pleine Oktoberfest quelques jours plus tôt.
Drones fantômes : la psychose gagne l’Europe
La capitale bavaroise n’est que la pointe de l’iceberg. Car le scénario s’est joué récemment au Danemark et en Norvège, et le phénomène a pris une nouvelle ampleur en touchant quasi simultanément la Belgique, où une quinzaine de drones ont survolé la base militaire d’Elsenborn.
L’Allemagne elle-même est loin de n’avoir connu que l’incident de Munich : des survols similaires ont visé ces derniers jours des infrastructures critiques, allant de sites militaires et énergétiques jusqu’à des chantiers navals. La répétition de ces survols a finalement sonné l’alarme au sommet de l’Europe, où l’on prend désormais la mesure du problème.
L’ombre de Moscou : Poutine ironise, l’Europe s’arme
Officiellement, aucun coupable n’est désigné, mais en coulisses, tous les doigts pointent vers Moscou. Pour Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, la manœuvre est claire : « La Russie essaie de nous tester ». La réponse du Kremlin, livrée par un Vladimir Poutine goguenard, oscille entre la blague et l’avertissement. S’il a ironisé en promettant de ne plus envoyer de drones au Danemark (« Je ne le ferai plus, c’est promis »), il a aussi lancé un message plus glaçant sur les « contre-mesures » russes à venir : « Nous observons attentivement la militarisation croissante de l’Europe […] Personne ne devrait douter que les contre-mesures de la Russie ne tarderont pas à venir. »
Face à ces incursions répétées, perçues comme une tactique de guerre hybride, l’Europe ne veut plus rester les bras croisés. L’idée d’un « mur » anti-drones, un bouclier technologique pour protéger le ciel du continent, gagne du terrain. L’Allemagne, de son côté, n’exclut plus d’autoriser son armée à abattre ces engins.
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Source :
CNN