Slawomir Krupa, directeur général de Société Générale, plaide pour une consolidation des SI bancaires des principaux établissements français. Sans se prononcer sur ce scénario, le groupe BPCE semble adhérer au principe d’une plus forte mutualisation dans le secteur.
L’entreprise vient d’ailleurs d’officialiser un projet de consolidation, mais entre deux de ses réseaux bancaires : les Banques Populaires et Caisses d’Epargne. Aujourd’hui, chacun dispose de son propre système d’information.
Un projet « structurant » inscrit dans Vision 2030
D’ici quatre ans, les deux banques auront en commun une même plateforme technologique. La migration s’opérera vers “une souche enrichie du système d’information des Caisses d’Epargne”, a entériné BPCE.
“Le lancement d’une plateforme technologique commune aux Banques Populaires et aux Caisses d’Epargne constitue un projet structurant qui s’inscrit pleinement dans VISION 2030, en ligne avec notre volonté d’accélérer le développement de notre métier de banque de détail en France”, justifie Nicolas Namias, le président du directoire.
Coût du projet ? Il n’est pas indiqué dans le communiqué de presse relatif au programme, mais figure bien en revanche dans les derniers résultats trimestriels. Ainsi « Le coût total du projet est estimé à environ 750 M€, avec des économies prévues d’environ 130 M€ par an après l’achèvement du projet ».
Le groupe BPCE met par ailleurs l’accent sur les bénéfices du chantier technologique. Selon lui, la fusion est synonyme d’économies d’échelle et de gains au quotidien pour les collaborateurs comme pour les 35 millions de clients concernés.
Il anticipe notamment que le coût de nouveaux projets communs sera réduit de 45% après la mise en œuvre de la migration. Un gain plus que significatif compte tenu par exemple des investissements conséquents requis par le déploiement de l’IA.
Fusionner pour coller aux enjeux technologiques
D’ailleurs, l’acteur bancaire défend une stratégie nécessaire pour apporter “une réponse ambitieuse aux nouveaux enjeux technologiques.” Et de citer la modernisation des paiements, la digitalisation des usages, le développement de l’IA, ainsi que la cybersécurité.
Aux salariés et clients, le groupe assure que le “projet respectera l’identité des deux réseaux bancaires Banque Populaire et Caisse d’Epargne”. Pas question, comme pour Crédit du Nord et Société Générale, de dissoudre un réseau dans le second.
La finalité visée est uniquement celle d’une mutualisation technique au travers de la création d’une infrastructure commune qualifiée de “colonne vertébrale informatique de la banque de proximité et de l’assurance de demain, plus simple à maintenir et à faire évoluer.”
Ludovic Favarette (Banque Populaires) prend les rênes
Et promis, “les métiers de banque de détail pourront bénéficier d’une capacité accrue d’investissement, au service de leurs ambitions de développement en France.” Pour mener ce programme, BPCE a choisi Ludovic Favarette, un historique du groupe.
Jusqu’alors directeur général adjoint de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique, en charge du pôle Ressources et Transformation, il rejoint le comité exécutif de BPCE. Pour diriger le projet, il est rattaché à Laurent Benatar, directeur général Technologies et Opérations.
« Les collaborateurs des métiers de la banque de proximité et de l’assurance bénéficieront des dernières avancées, notamment en matière d’intelligence artificielle », déclare encore Nicolas Namias pour convaincre en interne.