VinFast va opérer un virage à 180 degrés le 9 mai prochain, en fermant l’intégralité de son réseau en Europe. Le constructeur vietnamien plein d’ambitions jette l’éponge et va mettre fin à son système de vente directe. 90 % de ses employés sur place devraient être licenciés.
VinFast va bien plus mal que prévu. Les fonds investis dans le constructeur automobile par le milliardaire vietnamien Phạm Nhật Vượng n’ont pas porté leurs fruits sur le Vieux Continent, à la cause de la qualité de ses voitures à revoir. Depuis son lancement officiel en 2022, la marque n’a jamais trouvé le succès qu’elle cherchait, et a même tenté d’éviter de se prendre des critiques négatives du côté de la presse en préférant s’acheter des contenus d’influenceurs pour se faire connaître et apprécier.
En parallèle à la VF8, VinFast devait s’appuyer sur un SUV compact VF6 pour augmenter ses ventes. Mais rien de tout ça ne devrait arriver en Europe, à en croire les journalistes allemands d’Elektroauto News, qui disent s’appuyer sur des documents internes du constructeur. VinFast aurait pris la décision de fermer son réseau et ses showrooms dès le 9 mai prochain. Le problème ne serait pas tant l’Europe, mais le système de ventes directes, dans un contexte où les taxes douanières et l’incertitude macro-économique ne permettent pas de trouver de stabilité ou de dresser des objectifs.
La monstrueuse dette de VinFast
« En 2025, nous nous concentrerons sur les nouveaux produits et sur l’expansion de notre présence sur le marché asiatique », indiquait récemment Lan Anh Nguyen, directeur financier de VinFast, lors de la présentation des chiffres trimestriels de l’entreprise. Plus d’Europe donc, mais peut-être plus d’Amérique du Nord non plus, où les ventes n’ont jamais décollé non plus. Simultanément à un chiffre d’affaires de 1,8 milliard de dollars, VinFast a enregistré une perte nette d’environ 3,18 milliards de dollars. Un nouveau record alors que l’année 2023 fut aussi déficitaire, rappelait le média allemand.
Pour viser grand, VinFast avait décidé d’entrer en Bourse. Pour trouver un maximum de capitaux et trouver la confiance, la filiale de VinGroup avait choisi le Nasdaq à New York, la place boursière des entreprises de la tech. Sur ses premières heures de cotation en août 2023, son cours avait vrillé, enregistrant une hausse de 270 % puis une baisse de 45 %. Rien de bien raisonnable. Depuis, la cote s’est stabilisée, mais à un niveau près de 80 % inférieur à ce qu’il en était lors de sa cotation. Sa capitalisation n’est plus que de 8 milliards de dollars.
Plus critique encore, le constructeur automobile VinFast s’est fait critiquer au mois de décembre 2024 pour les conditions de travail de ses employés. La marque née du conglomérat Vingroup aurait forcé ses travailleurs à effectuer des heures supplémentaires, les aurait enfermés dans l’usine et aurait supprimé leurs vacances. Des informations avancées par un ancien employé ingénieur du nom de Hazar Denli et recueillies dans le journal britannique The Times. « Il y a également eu de nombreux cas où des gens se rendaient à l’aéroport et se faisaient dire de faire demi-tour, de ne pas monter dans l’avion et de retourner à l’usine. C’était la nature et la culture de l’entreprise », expliquait l’homme.
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Source :
Elektroauto News