La décision est annoncée dans un contexte international sous tensions entre la Russie et les pays occidentaux, sur fond de guerre en Ukraine. Le président russe, Vladimir Poutine, a accordé la nationalité russe au lanceur d’alerte et ancien employé de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) Edward Snowden, réfugié en Russie depuis 2013, selon un décret publié lundi 26 septembre.
Le nom de M. Snowden apparaît aux côtés de dizaines d’autres personnes citées dans ce décret publié sur le site du gouvernement russe. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a précisé à l’agence de presse RIA Novosti que la nationalité russe avait été accordée au lanceur d’alerte à la suite de sa propre demande – sans préciser quand elle avait été faite. Edward Snowden n’a pour l’instant pas réagi publiquement à cette décision.
Son avocat russe, Anatoli Koutcherena, a toutefois précisé qu’il ne serait pas concerné par l’ordre de mobilisation décrété par Vladimir Poutine la semaine dernière pour des centaines de milliers de réservistes russes sur le front de la guerre en Ukraine. « Il n’a pas servi dans l’armée russe et, par conséquent, selon notre législation actuelle, il n’entre pas dans cette catégorie de citoyens qui sont maintenant appelés », a-t-il déclaré à RIA Novosti.
En Russie depuis juin 2013
Selon lui, la compagne de M. Snowden, Lindsay Mills, a également demandé à recevoir la nationalité russe et leur fille la possède déjà, étant née en Russie.
Agé de 39 ans, Edward Snowden est recherché par les Etats-Unis pour avoir transmis à la presse des dizaines de milliers de documents de la NSA prouvant l’ampleur de la surveillance électronique exercée par Washington.
Ces révélations, qui dévoilent entre autres des pratiques d’espionnage de gouvernements par les Etats-Unis, avaient suscité de très fortes tensions entre le pays et ses alliés. La décision des autorités russes de lui accorder un permis de séjour avait provoqué la colère de Washington.
Edward Snowden, privé de son passeport américain sur demande des Etats-Unis, s’était retrouvé à Moscou en juin 2013 après y être arrivé depuis Hongkong et dans l’intention de trouver refuge en Amérique latine. Il s’était finalement retrouvé bloqué en Russie, où il a ensuite obtenu l’asile.