Pour empêcher la Chine d’avancer trop vite dans le domaine des puces, les Etats-Unis font tout pour bloquer l’accès aux technologies d’origine américaine et font en sorte de bloquer l’exportation des machines de lithographie qui servent à fabriquer les wafers à partir desquels sont produites les puces électroniques.
Cela concerne notamment la société néerlandaise ASML qui fait partie des rares entreprises possédant le savoir-faire pour concevoir ces machines extrêmement complexes et coûteuses et est l’une des seules capables de fournir des équipements de lithographie EUV (Extreme Ultra Violet) pour les gravures les plus fines (5 et 3 nm notamment).
Dans ce contexte tendu, ASML vient d’annoncer que des informations sensibles relatives à l’une de ses technologies ont transpiré vers la Chine par l’intermédiaire d’un ancien salarié.
ASML, cible idéale pour obtenir des informations sensibles
D’après les premiers éléments de son enquête interne, les fuites ne seraient pas essentielles pour l’activité du groupe mais l’affaire souligne l’aspect stratégique des équipements désormais interdits à la Chine.
Au-delà des équipements EUV, les Etats-Unis cherchent à faire interdire l’exportation des machines de lithographie DUV (Deep Ultra Violet), de plus ancienne génération et servant à produire des puces sur un noeud plus élevé.
Récemment, le gouvernement US est parvenu à obtenir le soutien des Pays-Bas et du Japon (qui a aussi des fournisseurs d’équipements de production de puces électroniques) dans cette tentative de blocage de l’industrie chinoise des semiconducteurs.
La Chine à l’affût pour contourner les restrictions
Sans surprise, l’Empire du Milieu cherche à acquérir des équipements, même anciens, pour soutenir son activité de production de puces et tente d’obtenir par tous les moyens les informations qui lui manquent pour être en mesure de développer ses propres équipements afin de ne se pas se retrouver bloquée sur des noeuds de gravure trop élevés, incompatibles avec les besoins des supercalculateurs et des activités high-tech comme les télécommunications haut débit (5G) ou l’intelligence artificielle, pour des usages civils mais aussi militaires.
ASML reste discrète sur l’étendue des informations dérobées, le sujet étant très sensible, mais l’incident a été signalé aux autorités concernées. Nul doute que cela renforcera la volonté des Etats-Unis d’accélérer le barrage mis en place contre la Chine.
Le gouvernement chinois a de son côté promis plus de 140 milliards de dollars d’investissement pour soutenir son industrie des semi-conducteurs sur les années à venir.