Les « compagnons IA » séduisent des millions d’utilisateurs en quête d’écoute et de réconfort, quitte à brouiller la frontière entre réel et virtuel. Une dérive que le patron de Perplexity, Aravind Srinivas, juge dangereuse pour l’esprit humain.
Replika, Anima, Talkie… et bien d’autres. Toutes ces applications appartiennent à la même catégorie très nouvelle d’apps, appelées les compagnons IA. L’idée est simple : utiliser la puissance et l’adaptabilité des LLMs, les modèles utilisés par les IA génératives, pour créer une sorte d’ami imaginaire à qui parler.
C’est bien connu, lorsqu’une technologie a du succès sur internet, les passions humaines ne sont jamais loin. Les compagnons IA servent bien souvent de petit-e ami-e virtuel-le-s, mais ils peuvent, d’après leurs créateurs et utilisateurs, assouvir d’autres rôles (si tant est que cela soit possible bien sûr) : psychologues, coach, ou même personnage imaginaire avec qui tailler le bout de gras.
« Préférer la vie synthétique à la vie réelle »
Toujours est-il que selon le CEO de Perplexity, Aravind Srinivas, ce type d’applications sont dangereuses. Lors d’une discussion informelle organisée au sein de l’Université de Chicago et relayée par Business Insider, le patron n’y soit pas allé de main morte.
Il a avancé qu’à mesure que le temps passe, ces applications sont « de plus en plus personnalisées, capables de se souvenir des interactions passées et de répondre dans le cadre de conversations vocales naturelles, à l’instar d’un être humain ». Si certains voient un miracle de technologie là-dedans, lui considère que « C’est dangereux en soi. Beaucoup de gens trouvent que la vie réelle est plus ennuyeuse que ces activités et y consacrent des heures et des heures. » Il ajoute : « Vous vivez dans une réalité différente, presque complètement, et votre esprit est très facilement manipulable. »
Si cela ressemble au discours de votre oncle devant un jeu vidéo lorsque vous étiez adolescent, c’est sans doute parce que nous n’en sommes pas loin. Les compagnons IA sont plébiscités par les adolescents, comme le démontre une étude de l’ONG Common Sense Media, dans laquelle 72 % des ados sondés indiquaient avoir déjà utilisé une de ces apps. 52 % avancent en être des utilisateurs réguliers.
Avec un tel discours, Aravind Srinivas a évidemment promis que Perplexity n’avait pas l’intention de créer ce type de chatbots IA. « Nous pouvons lutter contre cela grâce à des sources fiables et à du contenu en temps réel », préfère-t-il prêcher. Dans la course au meilleur Chatbot, Perplexity s’est très tôt positionné sur un créneau de sourçage impeccable de ses informations.
👉🏻 Suivez l’actualité tech en temps réel : ajoutez 01net à vos sources sur Google Actualités, abonnez-vous à notre canal WhatsApp ou suivez-nous en vidéo sur TikTok.
Source :
Business Insider