C’est en 2021 que le patron de Xiaomi, Lei Jun, a annoncé son intention de se lancer dans un dernier grand challenge : concevoir et construire des véhicules électriques.
Inspiré par Elon Musk et Tesla, attiré par ce segment comme beaucoup d’entreprises high-tech, il avait annoncé vouloir investir l’équivalent de 10 milliards de dollars sur dix ans pour y parvenir.
Des recrutements et une entreprise Xiaomi EV, dirigée par Lei Jun lui-même, ont préparé le terrain tandis que des partenariats ont été recherchés pour assurer la mise sur le marché.
La nouvelle entreprise n’a pas chômé et a travaillé sur des prototypes offrant motorisation électrique et pilotage semi-autonome mais elle s’est rapidement heurté à la difficulté d’obtenir les autorisations réglementaires pour organiser la production, malgré une volonté affichée de lancer un premier véhicules dès 2024, un délai plutôt court dans cette industrie mais imposé par l’essor rapide du segment et la multiplication des acteurs s’y intéressant.
Un feu vert important mais la bataille n’est pas encore gagnée
En 2022, ces incertitudes autour d’une capacité rapide de mise en production avaient malmené le cours en Bourse de Xiaomi et accéléré la recherche de partenaires parmi les constructeurs chinois pour s’y adosser et contourner ces obstacles.
Serait-ce la première voiture électrique de Xiaomi ?
Début 2023, Xiaomi a commencé à évoquer un premier véhicule Xiaomi MS11 / Moderna, relançant les espoirs d’une entrée rapide sur le marché. Or, selon l’agence Reuters, la firme vient d’obtenir une avancée avec le feu vert de la NDRC (National Development and Reform Commission) pour pouvoir produire ses propres véhicules.
Il faut encore obtenir l’accord du ministère chinois de l’industrie et de l’information (MIIT) qui validera son statut de constructeur automobile et sa capacité à produire des véhicules répondant aux normes en vigueur mais c’est déjà une étape importante pour son projet.
Course contre la montre
Et ce alors que le marché automobile chinois est en pleine guerre des prix face à un ralentissement de la demande et un problème de surproduction. Une arrivée de Xiaomi dans les voitures électriques dès 2024 reste donc incertaine alors que d’autres acteurs, et pas des moindres comme Tesla, peine à obtenir les autorisations pour augmenter les capacités de leurs propres usines.
Xiaomi prépare un site de production près de Beijing qui doit lui permettre de fabriquer 200 000 véhicules électriques annuellement, avec un démarrage en décembre prochain et un objectif initial de 100 000 véhicules l’an prochain, selon les médias chinois.
Le marché des smartphones s’affaiblissant, le groupe chinois doit vite trouver des débouchés ailleurs pour relancer sa croissance. Mais le segment des véhicules électriques a déjà bien évolué en quelques années, laissant de moins en moins de place aux nouveaux venus.