Le Xiaomi 17, annoncé comme un champion d’autonomie grâce à sa batterie XXL, pourrait voir cet atout sérieusement rogné en Europe. En cause : les strictes réglementations de transport imposées par l’Europe, qui obligent le constructeur à revoir la capacité et la conception de son smartphone. Résultat, une batterie réduite et scindée en deux cellules, une décision dictée autant par les contraintes logistiques que par le coût et le design.
Il va sans dire que depuis son annonce, le Xiaomi 17 a fait grand bruit. Au point de piquer un petit peu de lumière à l’iPhone 17, le lancement des nouveaux smartphones Apple ressemblant d’habitude à un No man’s land dans l’industrie, Xiaomi a tenté de jouer la comparaison et cela s’est avéré payant.
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Le smartphone Xiaomi capable de se transformer en Game Boy mise beaucoup sur son écran arrière pour se démarquer, mais l’un de ses autres atouts est son excellente autonomie, d’ores et déjà mise en lumière par des benchmarks. Sauf que voilà, d’après des sites spécialisés sur le constructeur chinois, cet atout serait largement raboté lors de sa commercialisation en France.
Un Xiaomi 17 à l’autonomie largement réduite
Le Xiaomi 17, le modèle de base, verrait ainsi sa capacité de batterie passer de 7000 mAh à 6300 mAh. Le Xiaomi 17 Pro Max et ses 7500 mAh, s’il sort un jour en Europe, devrait également être raboté.
Pourquoi cela ? Car les contraintes de transport en Europe sont plus strictes qu’en Chine. Il existe un accord européen intitulé ADR (Accord relatif au transport international des marchandises dangereuses par route). Cette réglementation impose une limite de 20 Wh par cellule d’une batterie.
Au-delà de cette limite, le fabricant doit alors mettre en place une chaîne logistique beaucoup plus complexe. Les batteries au-delà de ce seuil (ou les biens les intégrant) sont répertoriées comme des biens de classe 9, c’est-à-dire des marchandises dangereuses sensibles aux chocs, à la surchauffe ou aux courts-circuits. Les constructeurs voulant assurer leur transport doivent obtenir des permis, faire appel à un transporteur spécialisé, des centres de distribution spécialisés, du personnel formé, etc. Et tout cela coûte évidemment beaucoup plus cher.
Étant donné que la capacité d’une batterie en mAh dépend de sa tension nominale, un smartphone à 3,7 V va généralement se fixer comme limite 5200 mAh, qui correspond à peu près à 19,2 Wh. À 6000 mAh, la batterie dépasse le seuil et atteint les 22,2 Wh.
Le Xiaomi 17 dépasse tout de même les 5200 mAh : comment cela se fait-il ?
D’après les chiffres ayant affleuré en ligne, on constate pourtant que le Xiaomi 17 serait vendu dans le monde et donc en Europe avec une capacité de 6300 mAh, soit bien supérieure aux 5200 mAh. De quoi se retrouver au-dessus de la limite imposée par l’Europe ?
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Une seule solution paraît dès lors plausible : le Xiaomi 17 vendu en Europe séparerait sa batterie en deux cellules. Le cadre européen s’applique en effet à chaque cellule de batterie. Cela permettrait à Xiaomi de se placer bien en dessous de la limite avec deux cellules de 3150 mAh, sois bien en dessous des 20 Wh.
Une histoire de coût, comme toujours
Pourquoi dès lors ne pas avoir intégré une batterie de 7000 mAh séparée en deux cellules de 3500 mAh ? Là encore pour une question de coût, mais aussi de design.
Côté coût, on peut facilement tracer l’augmentation du prix de fabrication pour un smartphone avec deux cellules. Les cellules en elles-mêmes sont plus chères, il faut intégrer un circuit spécial pour gérer les deux batteries comme une seule, l’assemblage est plus complexe et les tests de qualité changent.

Plus embêtant encore, le design. En effet, à une époque où les constructeurs rivalisent d’inventivité pour proposer un smartphone toujours plus fin comme l’iPhone Air ou le Galaxy S25 Edge, l’ajout d’un duo de batterie représente une augmentation de l’épaisseur de 0,5 à 1 mm environ, à capacité égale. En réduisant la capacité, Xiaomi est sans doute parvenu à sauver les meubles.
L’Europe condamnée à dire non aux grandes batteries ?
Se pose alors une question : est-ce que du fait de cet accord, l’Europe est condamnée à ne pas pouvoir profiter des dernières technologies des fabricants chinois ? Tant que celui-ci est en vigueur, il semble que oui.
A priori, aucun changement de cadre sur cette question n’est à l’ordre du jour. Plusieurs pistes s’offrent alors aux constructeurs en plus de l’usage de plusieurs cellules. Ils peuvent miser sur de nouveaux matériaux plus sûrs et plus denses comme le silicium carbone. Ils peuvent aussi, pour les plus gros d’entre eux, signer un partenariat avec des transporteurs spécialisés. Si un constructeur venait à être le seul à être capable de commercialiser des batteries aussi grosses, cela pourrait lui donner un avantage considérable sur le marché européen. À voir si le jeu en vaut la chandelle.
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Source :
Mundo Xiaomi