X (ex-Twitter), un site porno ? La France pourrait imposer la vérification de l’âge

X (ex-Twitter), un site porno ? La France pourrait imposer la vérification de l'âge


Le ministère du Numérique pourrait bientôt contraindre X, la plateforme d’Elon Musk, à davantage contrôler l’âge de ses utilisateurs. La raison ? La plateforme diffuse des contenus pornographiques.

X, la plateforme de micro-blogging d’Elon Musk, « a indiqué depuis 2024 qu'(elle) acceptait la diffusion de contenus pornographiques. (Elle) doit donc être traitée comme telle ». Selon la déclaration du ministère de l’IA et du Numérique faite à Politico, ce mardi 10 juin, le réseau social (ex-Twitter) pourrait bel et bien être considéré comme un site pornographique, avec une conséquence importante.

En rentrant dans cette catégorie, la plateforme aura à mettre en place des systèmes de vérification de l’âge de ses utilisateurs bien plus stricts – la simple déclaration de majorité ne suffira plus. Depuis juin 2024, le réseau social d’Elon Musk a officiellement autorisé la diffusion de contenus pornographiques sur sa plateforme. Selon la direction de l’entreprise, les utilisateurs doivent « pouvoir créer, diffuser et visionner des contenus sexuels dès lors qu’ils sont produits et distribués de façon consensuelle », est-il précisé sur son site.

En autorisant et en diffusant de tels contenus, X aurait donc bien à vérifier l’âge de ses utilisateurs. Le bureau de Clara Chappaz, la ministre déléguée en charge de l’IA et du Numérique, a ajouté, toujours chez nos confrères de Politico, que son équipe allait « examiner la désignation de X dans le décret relatif aux sites pornographiques devant vérifier l’âge de leurs utilisateurs ». Cette déclaration vient confirmer une précédente déclaration de Clara Chappaz, faite sur le plateau de Quotidien, jeudi dernier.

Amende, blocage ou déréférencement pour les récalcitrantes

La ministre y était interrogée sur le bras de fer engagé par trois sites pornographiques, PornHub, Youporn et Redtube, domiciliés au sein de l’UE. Ces plateformes avaient jusqu’au 7 juin dernier pour mettre en place un système de vérification de l’âge des internautes plus strict, à des fins de protection des mineurs : les trois sites ont refusé de se plier à la nouvelle règle, définie dans la loi SREN (visant à sécuriser et réguler l’espace numérique) et le référentiel technique publié par l’Arcom en octobre 2024).

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Les plateformes pornographiques sont aujourd’hui contraintes d’aller plus loin dans cette vérification, en mettant en place des « exigences techniques minimales applicables aux systèmes de vérification de l’âge » comme l’envoi d’un selfie ou d’une pièce d’identité. Elles ont l’obligation de proposer une solution définitive autre que la vérification par la carte bancaire, avec au moins un dispositif de vérification d’âge en « double anonymat ». Les sites pornographiques récalcitrants risquent une amende pouvant aller jusqu’à 4 % de leur chiffre d’affaires mondial, le blocage de leurs sites par les fournisseurs d’accès ou de services Internet, ainsi que le déréférencement.

Ce n’est pas la première fois que X est dans le collimateur des autorités européennes et françaises.

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Bruxelles a ouvert une procédure contre le réseau social d’Elon Musk en 2023 : elle soupçonne la plateforme de ne pas respecter ses obligations de lutte contre la désinformation et les contenus haineux, en violation du DSA, la loi européenne sur les services numériques. Et selon le New York Times : l’issue de cette procédure serait proche, avec, à la clé, une amende qui pourrait atteindre le milliard de dollars.

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De son côté, l’Irlande enquête sur la gestion des données des utilisateurs européens de X pour entraîner Grok, le bot de xAI, pendant que la France étudie de près l’algorithme de X, soupçonné d’être biaisé. Contactée, la plateforme n’avait pas répondu à notre demande de commentaires, à l’heure de la publication de cet article. 

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