Visiteur fréquent du département de la Vendée, le fondateur de Free et patron du groupe Iliad, Xavier Niel, a investi dans une jeune marque locale de vélos électriques. Anod lève 320 000 euros pour investir dans sa technologie, dans ses sites d’assemblage, et dans sa capacité à déployer son savoir-faire sur d’autres moyens de transport urbains.
Le marché du vélo électrique a un nouvel acteur français appelé Anod, dans lequel Xavier Niel vient d’investir via son fonds de capital-risque Kima Ventures. Mais alors que les ventes s’essoufflent dans les secteurs, le fabricant basé en région parisienne, qui dispose d’un atelier d’assemblage à Fontenay-le-Comte en Vendée, cherche à se protéger en visant d’autres moyens de transport urbain.
Pour l’occasion, Anod a annoncé le 16 mai dernier une levée de fonds de 320 000 euros, auprès de plusieurs business angels dont Xavier Niel. L’argent frais doit être utilisé pour la recherche et développement (R&D) mais aussi pour opérer ce virage vers d’autres formes de mobilité douce. Anod qualifiait le marché du vélo électrique en 2025 comme d’un marché « morose » à l’heure actuelle.
Pour se faire une place, la jeune marque parie sur une chaîne de traction relié à un moteur capable de récupérer de l’énergie grâce à une technologie brevetée de régénération. Le système de récupération d’énergie, en plus d’un pack de supercondensateurs et d’une batterie lithium compacte, lui permet d’offrir un système cinq fois plus léger et petit que ce que proposent les concurrents sur le marché.
Pour son image, la marque Anod affiche fièrement ses racines vendéennes. Arnaud Marlin, son fondateur, y est originaire, et de nombreuses écoles d’ingénieurs sont implantées dans le département. Un moyen de profiter d’un tissu industriel important pour une entreprise qui doit se démarquer dans ses moteurs et circuits électriques.
La technologie brevetée d’Anod : un moteur relié à des supercondensateurs
C’est avec eux qu’Anod a choisi de parier sur un système mettant en avant des supercondensateurs, capables de réaliser bien plus de cycles de charges/décharges qu’un moteur traditionnel avec une batterie. Anod annonce une durée de vie minimale de 15 ans, alors que, dans une interview avec Les Numériques en 2023, Arnaud Marlin évoquait même la possibilité de tenir une cinquantaine d’années.
L’avantage des supercondensateurs réside aussi dans leur capacité à fonctionner sur une plage de température bien plus large, allant de -40 degrés à +65 degrés. À seulement – 10 degrés, une batterie lithium perdra 40 % de sa capacité. En montée, la réserve d’énergie stockée dans ces cellules permet également au moteur de fournir une puissance temporaire de 250 W.

Le système des vélos Anod fonctionne tout de même avec une batterie lithium, installée dans le tube de selle, mais celle-ci n’est que secondaire. Elle fonctionne de pair avec les supercondensateurs que le moteur électrique recharge lorsque le vélo électrique freine. Le système de régénération s’appuie sur un roulement magnétique pour limiter les frictions.
En tout, Anod a déjà levé plus de 4 millions d’euros depuis sa création en 2022. En plus de son récent tour de table auprès de business angels, la marque se concentre depuis février 2024 sur une campagne de financement participatif Crowdcube, où elle se présente comme une entreprise avec une valorisation de 8,6 millions d’euros. Ticket d’entrée pour embarquer dans l’aventure : 1 000 euros.
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