Bonjour à tous et bienvenue dans le ZDTech, le podcast quotidien de la rédaction de ZDNet. Je m’appelle Guillaume Serries, et aujourd’hui je vous explique pourquoi le langage de programmation Rust, rouille en anglais, pourrait rapidement intégrer le noyau du système d’exploitation Linux.
Linus Torvalds, le créateur de Linux, aimerait voir le langage de programmation Rust intégré au noyau du système d’exploitation lors de la prochaine version majeure. Mais ce n’est pas tout à fait gagné.
Car cet atterrissage du langage de programmation Rust sur Linux serait tout bonnement révolutionnaire. Depuis plus de trois décennies, Linux est écrit à l’aide du langage de programmation C. Linux est même certainement la réalisation logicielle la plus remarquable écrite en langage C.
Il faut dire que le calendrier est serré
Mais ces dernières années, de plus en plus de développeurs utilisent le langage de développement Rust pour faire évoluer Linux. Au point que Rust est désormais le deuxième langage de Linux. « J’aimerais que la fusion avec Rust soit lancée dans la prochaine version, mais nous verrons » a confié a ZDNet le père de Linux à l’occasion du tout récent Open Source Summit qui vient de se tenir à Austin, au Texas.
Il faut dire que le calendrier est serré. Linus Torvalds et les autres mainteneurs du noyau Linux sont actuellement en train de travailler sur la version Linux 5.19, qui doit être mise à disposition des utilisateurs au début du mois d’août. Et le délai moyen entre les nouvelles versions du noyau principal est de 9 à 10 semaines. Donc Rust pourrait être intégré au noyau dans sa version 5.20, qui devrait arriver fin octobre ou début novembre 2022.
Alors à ce moment du podcast vous vous dites, « ok, mais pourquoi est-il si important de passer de C à Rust ? » Et bien le langage de programmation Rust, proposé par Mozilla depuis 2010, se prête plus facilement à l’écriture de logiciels sécurisés.
Et par ailleurs, ses performances sont comparables à celles de C en ce qui concerne la vitesse d’exécution.
Pour Samartha Chandrashekar, chef de produit AWS, Rust « permet d’assurer la sécurité des threads et d’éviter les erreurs liées à la mémoire, comme les débordements de tampon qui peuvent conduire à des failles de sécurité. » Et cet avis semble partagé par un nombre important de développeurs, dont Linus Torvalds.
Mais ce qui est clair d’ors et déjà, c’est que personne ne va réécrire la totalité des quelques 30 millions de lignes du noyau Linux en Rust.
Seules les évolutions du noyau sont concernées par cette évolution de langage de programmation. Et ces évolutions sont l’utilisation des API existantes dans le noyau, le support de l’architecture et la compatibilité de l’interface binaire d’application entre Rust et C.
Donc, si tout se passe bien, vous pouvez vous attendre à voir du Rust dans le noyau Linux avant la fin de l’année. Ensuite, il commencera à apparaître dans les principales distributions Linux telles que Debian, Ubuntu, SUSE Linux Enterprise Server et Red Hat Enterprise Linux, d’ici 2023.
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