Bonjour à tous et bienvenue dans le ZDTech, le podcast quotidien de la rédaction de ZDNet. Je m’appelle Guillaume Serries, et aujourd’hui je vous explique pourquoi les plus importantes des startups, les licornes, se mettent à licencier, et pourquoi cela peut être le premier symptôme d’une bulle toute prête à exploser.
En quelques jours les annonces de levées de fonds records ont été remplacé par des plans de licenciement dans le petit monde des startups de poids, les licornes. Au point de parler de mini-crash.
Prenez le suédois Klarna, géant tout beau tout neuf du paiement fractionné. Et bien Klarna va licencier 10% de ses effectifs, soit environ 500 personnes, en Europe et aux Etats-Unis. La raison ? Le retournement de conjoncture économique, qui a fait chuter sa valorisation.
Une activité très consommatrice en capital
Pourtant la société, qui a levé 1,6 milliard de dollars en 2021, est un leader de cette nouvelle activité en passe de concurrencer le monde traditionnel du crédit à la consommation.
Oui mais voilà, si Klarna est un des premiers géant du numérique a être touché par le retournement économique, c’est parce que son activité de crédit est très consommatrice de capital. Et que le capital, avec le relèvement des taux d’intérêt, est devenu bien plus cher qu’il y a quelques semaines.
Les banques centrales ferment les robinets de l’argent gratuit, et la chute des bourses, à commencer par le Nasdaq, entraîne un recul des capitalisations des acteurs de la tech.
Les acteurs du crédit ne sont pas les seuls a toucher le fond, à défaut d’en lever
Un double effet Kiss Cool qui pilonne tout particulièrement les entreprises du secteur du BNPL, pour buy now pay later.
Sebastian Siemiatkowski, le big boss de Klarna, reconnaît dans un courrier envoyé à ses employés que le monde de mai 2022 est très très différent de celui de novembre 2021, moment où la stratégie de développement de Klarna avait été échafaudé.
Reste que les acteurs du crédit ne sont pas les seuls a toucher le fond, à défaut d’en lever.
Getir, la startup de livraison turque, prévoit elle aussi de licencier 14 % de son personnel dans le monde.
« La croissance à tout prix n’est plus récompensée »
Valorisée à 12 milliards de dollars, ce petit géant âgé désormais de 7 ans, livre des produits d’épicerie en quelques minutes dans les grandes villes européennes. Elle emploie près de 32 000 personnes. 4 480 employés devraient rapidement se retrouver dehors.
Là aussi, faire tourner une boite comme Getir exige de grosses dépenses de trésorerie. Pour le dire tout net, Getir ne gagne pas d’argent et dépense ses levées de fonds en acquisition de base utilisateur.
Les 768 millions de dollars que Getir a levé jusqu’alors ont été dépensés en ce sens. Et il est bien difficile de savoir, d’un oeil externe, combien il reste de ce trésor de guerre pour fonctionner.
Hier l’un des grands rivaux de Getir en Europe, Gorillas, a annoncé lui aussi le licenciement de 300 personnes.
Klarna et Getir n’ont peut être pas de point commun du point de vue de leur activité. Mais toutes deux sont soutenues par un tout puissant fonds d’investissement, nommé Sequoia.
Et ce célèbre fonds de capital-risque tiré cette semaine la sonnette d’alarme à l’intention des entreprises qui sont dans son portefeuille. Attention, la tempête arrive explique le fonds, préparez vous, ça va secouer.
Une slide de la présentation était intitulée, je cite, « La croissance à tout prix n’est plus récompensée ».
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