Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le ZD Tech, le podcast quotidien de la rédaction de ZDNet. Je m’appelle Clarisse Treilles, et aujourd’hui je vous explique pourquoi le format AMP de Google décline inéluctablement.
Ces trois lettres, « AMP », ne vous parlent peut-être pas, mais vous les avez sûrement déjà croisées sans même le savoir dans vos recherches en ligne. Ce sigle- pour « Accelerated Mobile Pages » – renvoie à un format d’affichage des pages web sur mobile déployé par Google depuis 2016.
Destiné à l’origine à améliorer l’expérience sur mobile en diminuant le temps de chargement des pages, ce format est aujourd’hui remis en question. Ses premiers clients, les éditeurs de presse, lui tournent tout bonnement le dos après une série de revirements techniques imposés par Google, qui n’ont visiblement pas bonne presse.
Les éditeurs, les premiers concernés
Au départ, AMP a rapidement été adoptée par de nombreux éditeurs de presse. Plusieurs raisons expliquent ce mouvement : d’une part, l’importance grandissante de la consultation de sites web via mobile et les l’intérêt économique derrière ce regain d’audience, et d’autre part, les avantages de référencement offerts par ce format, puisque Google Search a pendant un temps mis en avant en exclusivité ces formats AMP dans son carrousel tant convoité.
Sans compter que l’intérêt des éditeurs pour AMP s’est renforcé dès lors que Google a accordé une prime à la vitesse de chargement dans le classement des résultats de recherche.
Fin 2020, près de 90% des éditeurs français de presse utilisaient alors AMP. Mais force est de constater que cette hype a été de courte durée, puisque de plus en plus d’éditeurs abandonnent aujourd’hui ce format.
Règles impopulaires
L’une des raisons principales de ce revirement est la décision de Google en 2021, de cesser d’accorder l’exclusivité du carrousel aux contenus affichés en format AMP.
D’autres changements techniques impopulaires ont suivi. Par exemple, les restrictions imposées dans les règles de développement d’AMP ont rendu le tracking des utilisateurs plus complexe à mettre en œuvre côté éditeurs, impactant in fine leurs revenus publicitaires.
Le recours systématique à un serveur cache Google pose également question. Via ses serveurs de cache, Google devient le fournisseur du contenu, ce qui a pour conséquence de limiter encore plus le suivi des internautes pour les éditeurs. Les éditeurs deviennent techniquement tierces parties sur leur propre contenu.
Des navigateurs aussi mécontents
Les éditeurs de presse sont loin d’être les seuls acteurs d’internet à se désengager d’AMP.
Pour preuve, Twitter ne supporte plus les redirections vers les pages AMP depuis novembre 2021, comme le rappelle le PEReN, le pôle d’expertise de la régulation numérique, dans un récent rapport sur le sujet.
Plus récemment, les navigateurs Brave et DuckDuckGo ont choisi de rediriger les pages AMP vers les pages d’origine non-AMP. Et de nombreuses extensions permettent aussi de contourner la technologie sur tous les navigateurs.
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