Alors que les efforts se multiplient pour faire adopter les véhicules électriques par le plus grand nombre, la hausse des tarifs de l’électricité dans le cadre de la crise énergétique déclenchée (mais pas seulement) par le conflit en Ukraine impacte aussi le plein d’énergie aux bornes de recharge électriques.
Pour éviter que les tarifs ne s’envolent et n’aient un effet contre-productif sur l’effort vers les motorisations électriques, le gouvernement a annoncé que le bouclier tarifaire protégeant les Français contre les hausses trop fortes du prix de l’électricité à court terme sera étendu aux bornes de charge.
« Aujourd’hui les prix restent raisonnables, nous allons nous assurer qu’ils le resteront« , a indiqué le chef de l’Etat Emmanuel Macron lors d’un entretien aux Echos.
Rassurer les consommateurs
Il y aura déjà bien assez de problèmes à surveiller cet hiver avec le risque de délestages du fait d’une production électrique nationale potentiellement insuffisante et la possible nécessité de repenser les temps de recharge des véhicules électriques pour les décaler sur des horaires en dehors des pics de consommation.
Il est même question de brider les stations de recharge durant les périodes critiques pour soulager le réseau distribution électrique si besoin, dans le cadre de mesures d’effacement qui éviteraient d’avoir recours à des procédés plus contraignant comme la coupure de courant ponctuelle.
Il faut aussi continuer d’installer de nouvelles bornes de recharge pour respecter le cadre voulu par l’Europe afin de densifier rapidement le maillage et de faciliter l’adoption de la voiture électrique, même si cela imposera sans doute de changer nos habitudes et notre attitude vis à vis de ce moyen de transport, comme le préconise l’analyse de l’Ademe (Agence de la transition écologique) en amont du Mondial de l’Auto de Paris qui vient d’ouvrir ses portes.
Plusieurs axes de soutien à l’électrique
Et justement, pour cet événement, Emmanuel Macron en a profité pour annoncer une hausse de la subvention à l’achat d’un véhicule électrique, ou bonus écologique, qui passe de 6000 euros à 7000 euros (sous conditions) afin de toucher un plus large public, toujours rebuté par les tarifs plus élevés des véhicules électriques et hybrides.
Il souhaite également favoriser le leasing à 100 euros par mois comme moyen d’accès facilité à la voiture électrique qui doit être effectif d’ici l’an prochain. A charge pour les constructeurs automobiles de structurer le marché en ce sens par des offres adaptées.
Le Président de la République a également affirmé vouloir soutenir la production de voitures électriques en France avec des objectifs fixés à une capacité de production de 1 million de véhicules électriques d’ici 2027 et 2 millions à l’horizon 2030, préparant la transition de 2035 avec l’arrêt des ventes de voitures thermiques neuves en Europe.
Il s’agit d’enjeux de souveraineté nationale face au risque de domination rapide du marché par les constructeurs chinois qui multiplient les modèles et ont les yeux rivés sur les marchés européens, en plus d’acteurs pionniers étrangers comme l’américain Tesla, bien implanté grâce à ses modèles plus abordables, les Tesla Model 3 et Tesla Model Y, produits à plusieurs centaines de milliers d’unités annuellement.