La mission Hayabusa-1 avait permis à une sonde de se rapprocher de l’astéroïde Itokawa en 2005 qui passait alors à 300 millions de kilomètres de la Terre et de ramener des échantillons, récupérés cinq ans plus tard.
L’étude de trois grains de cette poussière d’Itokawa ont apporté de nouvelles informations sur la composition et l’âge de ce caillou spatial de la famille des astéroïdes à agglomérat lâche.
Plutôt qu’un bloc compact, il résulte de l’agglomération de différents types de roche rassemblés par l’effet de la gravitation. Et son âge estimé d’après les échantillons a de quoi surprendre : 4,2 milliards d’années (presque aussi vieux que la Terre), là où les astéroïdes monolithiques ne survivent que quelques centaines de millions d’années, après une collision.
Un agglomérat pas si facile à dévier de sa trajectoire
Cette structure plus souple d’Itokawa encaisse mieux les chocs avec d’autres astéroïdes et lui permet de survivre plus longtemps que la moyenne. Ce type d’objet céleste pourrait donc être plus répandu que ce que l’on pensait.
Mais l’examen des poussières de l’astéroïde, publié dans la revue Proceedings de l’Académie nationale américaine des sciences, révèle aussi que la composition est plus dure qu’imaginée jusqu’à présent, ce qui pourra avoir des conséquences sur les efforts de déviation d’un tel objet s’il menaçait de s’écraser sur Terre.
L’expérience de la mission DART qui a fait s’écraser en 2022 un engin spatial sur l’astéroïde Dimorphos afin d’en observer la déviation de trajectoire, est également riche d’enseignements sur cette pratique potentielle.
Les différents éléments suggèrent qu’un simple impact cinétique n’est pas suffisant et qu’il faudra peut-être recourir à un explosif nucléaire pour espérer dévier efficacement la trajectoire de ce type d’astéroïde en créant une onde de choc suffisante.