Le robot conversationnel ChatGPT d’OpenAI a très vite fasciné le public par ses compétences rédactionnelles utilisables pour de bonnes et de moins bonnes raisons.
Capable aussi bien de résumer un texte que de produire différentes versions d’une simple requête, de traiter des ensembles de données ou même de programmer, il commence déjà à être utilisé dans différents secteurs d’activité au risque de menacer certains emplois humains.
ChatGPT ouvre en tous les cas une nouvelle fenêtre sur l’utilisation d’Internet et la capacité de création à volonté de textes pour des usages très divers pour gagner du temps de composition mais qui peut aussi aller jusqu’à la triche ou les fake news.
Aussi attractive soit-elle, l’IA conversationnelle a montré certaines limites dans la justesse des informations délivrées en allant jusqu’à inventer des définitions ou des concepts imaginaires. OpenAI a aussi fort à faire pour brider certains aspects de l’IA et éviter l’émergence de contenus offensants ou déplacés.
Le modèle de langage GPT-4 en approche
Cette (r)évolution est permise par son modèle de langage GPT-3.5 …qui s’apprête à basculer vers la génération suivante. Le groupe Microsoft prépare une conférence sur l’intelligence artificielle le 16 mars prochain et le directeur de la branche allemande Andreas Braun a déjà vendu la mèche au journal Heise : le modèle de langage GPT-4 y sera formellement annoncé.
Cette transition va rendre des outils comme ChatGPT encore plus performants pour traiter du texte et répondre aux requêtes en langage naturel comme le ferait un être humain.
La nouvelle version du modèle de langage pourrait aussi rassembler les fonctionnalités de plusieurs IA créatives séparées et devenir une porte d’entrée unique pour tous les besoins, qu’il s’agisse de créer un texte, générer une image, du son ou produire une vidéo à partir d’une simple définition.
GPT-4, un manipulateur hors pair ?
Car le grand changement pourrait venir de sa nature multimodale. En effet, GPT-4 devrait permettre de créer du texte à partir d’une requête mais aussi de générer des images ou mêmes des vidéos et du son.
En présentant GPT-4 durant l’un de ses événements, Microsoft confirmera ainsi son implication dans le développement de ce type d’intelligence artificielle et son soutien à OpenAI, startup dans laquelle le groupe a investi et qui pourrait lui redonner un avantage sur le marché des moteurs de recherche (ultra-dominé par Google) grâce à une intégration avec Bing.
Et si GPT-4 devrait être beaucoup plus performant que ChatGPT dans sa version actuelle en brassant beaucoup plus de paramètres pour affiner ses réponses, il reste à voir si OpenAI aura trouvé des solutions pour réduire le problème des hallucinations des IA conversationnelles, à savoir cette propension à générer des affirmations totalement fausses avec aplomb, pénalisant la pertinence des réponses fournies et le degré de confiance à leur attribuer.