Le spécialiste des cartes graphiques Nvidia a connu une forte progression de son cours en Bourse en annonçant sa confiance dans les ventes d’accélérateurs et produits pour intelligence artificielle et supercalculateurs reposant sur son architecture graphique dédiée Hopper.
L’appétence pour les IA génératives ouvre d’énormes perspectives pour vendre des des milliers de composants par système et c’est peut-être là que se trouvent les meilleures opportunités à court terme.
Durant le salon Computex de Taipei fin mai, la firme a déjà évoqué une architecture Hopper Next qui pourrait devenir porter la dénomination Blackwell et toujours en présentant des particularités destinées au secteur professionnel.
Les cartes graphiques gaming, un marché compliqué
Pour ce qui est des cartes graphiques gaming, la situation est plus complexe. Après l’euphorie des cryptomonnaies qui a capté un grand nombre de cartes graphiques destinées au jeu mais transformées en ressources pour le cryptominage et la pénurie de composants qui a crispé le marché et fait grimper les prix à de très haut niveau, l’effet de balancier est reparti dans l’autre sens : une profusion de cartes graphiques d’occasion à bas prix rendant difficile la vente de GPU gaming neufs.
Avec les nouvelles générations d’architecture graphique (Ada Lovelace pour Nvidia, RDNA 3 pour AMD), les fabricants ont aussi joué un jeu dangereux en maintenant des tarifs élevés pour les nouveaux produits.
A 1950 € la RTX 4090 ou encore près de 900 € pour la RTX 4070 Ti à leur lancement, il y a de quoi freiner même les gamers avertis. Et il faudra toujours compter entre 350 et 500 euros pour les modèles d’entrée de gamme.
Dans ce contexte, le marché des GPU gaming se révèle moins attractif et Nvidia pourrait être amenée à étirer son cycle de développement. La firme tend à lancer une nouvelle architecture tous les deux ans et avec Ada Lovelace dévoilée en 2022, la génération suivante serait censée être lancée en 2024.
Toutefois, il se murmure que Ada Lovelace Next, la prochaine architecture graphique pour cartes graphiques gaming de Nvidia, dont le nom final n’est pas encore connu, ne serait finalement pas lancée avant 2025.
Une logique industrielle et de croissance
Le mouvement serait logique en permettant à Nvidia de se concentrer sur les produits professionnels alors que la demande est très forte et de dédier ses capacités de production aux accélérateurs graphiques, dont le fameux et très lucratif Nvidia H100.
Par ailleurs, les performances entre Ada Lovelace et la génération précédente Ampere ont fortement progressé grâce aux avancées techniques et logicielles, ce qui rend moins pressante la nécessité de proposer une nouvelle architecture, d’autant plus que le concurrent AMD n’a pour le moment rien à mettre en face de la RTX 4090 (sans compter une éventuelle RTX 4090 Ti plus tard).
De son côté, Intel, nouveau venu sur le segment avec les GPU ARC et son architecture graphique Xe, ne risque pas de venir faire de l’ombre à Nvidia avant deux générations : Battlemage et surtout Celestial, ce qui laisse plusieurs années d’avance.
Il reste à voir si Nvidia utilisera ce temps de maturation prolongé de Ada Lovelace Next pour proposer dans l’intervalle une déclinaison Super des cartes graphiques RTX 40, comme la firme l’avait fait pour ses cartes graphiques Turing.