C’est fait : le navigateur Safari d’Apple compte désormais plus d’un milliard d’utilisateurs. Le navigateur maison d’Apple rejoint ainsi celui de son rival Google, Chrome, dans le club très fermé des navigateurs comptant plus d’un milliard d’utilisateurs actifs. Selon les données du fournisseur de VPN Atlas, Safari compte désormais un peu plus d’un milliard d’utilisateurs, soit environ 19 % de tous les internautes. Si la performance est à saluer, le navigateur d’Apple reste toutefois loin derrière Google Chrome et ses 3,4 milliards d’utilisateurs.
La nouvelle illustre toutefois le fossé qui s’est désormais creusé entre les navigateurs d’Apple et de Google et leurs concurrents. Microsoft Edge, basé sur Chromium, compte un peu moins de 213 millions d’utilisateurs, tandis que Mozilla Firefox en compte 178 millions et Samsung Internet 149 millions. Pour faire la différence, Safari s’appuie notamment sur le système d’exploitation mobile d’Apple, iOS, qui équipe les iPhones et autres iPads du géant américain. La plupart des utilisateurs de Safari proviennent ainsi d’iOS. En janvier, la direction d’Apple avait d’ailleurs chiffré à 1,8 milliard sa base d’appareils fonctionnant sous iOS et macOS.
Or, que ce soit iOS ou macOS, le système d’exploitation d’Apple destiné aux ordinateurs du géant américain, deux plateformes sont équipées de Safari comme navigateur par défaut. La base installée d’Apple en 2021 illustre la répartition entre les deux. L’année dernière, Apple disposait d’une base installée combinée de 1,65 milliard d’appareils, dont plus d’un milliard pour les seuls iPhones.
L’ombre du DMA
Jusqu’en 2020, avec la sortie d’iOS 14, les utilisateurs d’iOS ne pouvaient pas définir Chrome ou tout autre navigateur mobile comme navigateur par défaut. Etant donné la tendance des utilisateurs à s’en tenir aux applications installées par défaut, cela donnait un avantage certain à Safari en vue de demeurer le navigateur le plus populaire sur iOS. Si les utilisateurs peuvent désormais définir Chrome ou Firefox comme navigateur par défaut, Apple exige d’ailleurs toujours des fabricants de navigateurs tiers qu’ils utilisent son moteur de navigation WebKit sur iOS.
Reste que la DMA, le nouveau cadre européen sur la concurrence dans le marché numérique devrait largement changer la donne pour Apple, en jetant un froid sur la progression de Safari. Le nouveau cadre adopté par Bruxelles devrait en effet desserrer l’emprise des géants du numérique, en imposant de nouvelles règles concurrentielles sur le marché des applications, mais aussi des systèmes d’exploitation, des magasins d’applications, des navigateurs et des systèmes de paiement in-app.
En ce qui concerne le marché des navigateurs, le texte final du DMA prévoit que les éditeurs de navigateurs – comme Apple pour Safari – ne pourront plus « utiliser leur position pour exiger de leurs utilisateurs professionnels dépendants qu’ils utilisent l’un des services de la plateforme centrale […] dans le cadre de la fourniture de services ou de produits par ces utilisateurs professionnels ». De quoi potentiellement jeter une ombre sur le potentiel de croissance à venir de Safari.
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