Sony a annoncé, mardi 27 février, le licenciement de 8 % de sa masse salariale, soit 900 personnes. Le constructeur de la PlayStation 5 et détenteur de studios renommés, comme Naughty Dog ou Insomniac Games l’a fait connaître dans un communiqué publié en ligne et signé par Jim Ryan, le PDG de Sony Interactive Entertainment (SIE), sa division jeux vidéo.
Ce dernier avance la perspective d’une restructuration pour affronter « les évolutions » du secteur. « L’industrie a immensément changé, et nous devons nous préparer à l’avenir afin de préparer l’entreprise à ce qui l’attend », a déclaré celui qui doit quitter son poste à la fin du mois de mars. Cette coupe franche dans les effectifs de SIE touche toutes les régions dans lesquelles est implanté le spécialiste du jeu vidéo : les Etats-Unis, le Japon, l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie-Pacifique.
Les antennes situées au Royaume-Uni sont particulièrement concernées. Le studio londonien de Sony, qui travaillait sur un projet non annoncé et avait élaboré des jeux en réalité virtuelle pour les deux casques PSVR, va être fermé et les équipes du studio Firesprite de Liverpool (Horizon : Call of the Mountain) vont subir « des réductions », détaille le communiqué.
Sony a également mentionné à l’agence de presse américaine Bloomberg que les licenciements allaient affecter trois de ses studios à l’origine de jeux à succès : Naughty Dog, Guerrilla et Insomniac Games. Ils sont respectivement responsables de The Last of Us I et II, Horizon : Forbidden West et de la trilogie Spider-Man. Spider-Man 2, sorti le 20 octobre, a pourtant été un succès fulgurant et s’est écoulé à cinq millions d’exemplaires en une dizaine de jours.
La console de dernière génération de Sony, la PlayStation 5 (PS5), s’est quant à elle écoulée à plus de 50 millions d’exemplaires depuis son lancement, en novembre 2020, faisait savoir l’entreprise en décembre.
Depuis 2023, les employés de studios et d’éditeurs de jeu vidéo sont touchés par des licenciements en série. Plus de 10 000 personnes ont ainsi été remerciées l’année dernière, selon le décompte du site Game Industry Layoffs. La situation s’est accélérée en 2024. En janvier, Microsoft a annoncé la suppression de 1 900 postes chez Activision Blizzard, Unity celle de 1 800 postes, Riot Games (League of Legends) celle de 500 postes.
Le 26 février, veille de l’annonce des licenciements chez Sony, le studio Supermassive Games annonçait déjà le départ de 90 personnes. En comptant les annonces de Sony, 7 000 personnes travaillant pour le secteur du jeu vidéo auraient déjà perdu leur emploi durant les deux premiers mois de l’année, selon le décompte de Game Industry Layoffs.